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Annales de pomologie belge et étrangère/Poire Paternoster

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Poire Paternoster
1o fruit récolté sur espalier ; 2o fruit récolté sur pyramide

Poire Paternoster.


(Spécimens récoltés : 1o sur espalier ; 2o sur pyramide.)

Cette variété n’est pas nouvelle, car elle est déjà mentionnée dans le Catalogue des fruits cultivés par Van Mons, de 1798 à 1823 : elle a été décrite en 1847, par M. Prévost de Rouen, comme une excellente poire dont l’origine lui était inconnue et dont le nom lui paraissait des plus singuliers ; d’après nos informations elle a été gagnée dans le Hainaut par un pharmacien nommé Paternoster. Voilà plusieurs années qu’elle est soumise à l’appréciation de la Commission royale de Pomologie et ses bonnes qualités ne s’étant pas démenties, celle-ci l’a jugée digne de figurer dans ses Annales.

Le fruit récolté sur pyramide est moyen, pyriforme-turbiné ou turbiné-pyramidal, presque toujours irrégulier. L’épiderme, vert clair, passe au jaune d’or à l’époque de la maturité, il est finement ponctué et panaché de fauve, maculé de cette couleur vers le calice et ne se colore pas en Belgique, comme il paraît le faire en France, d’après la description de M. Prévost. Le pédoncule est très-gros, ligneux, brun, long de 1 à 3 centimètres, implanté obliquement presqu’à fleur du fruit et souvent dépassé d’un côté par une protubérance charnue assez forte. Le calice est couronné, ouvert, presque saillant ; ses divisions sont raides, dressées, jaunes et noires à leur sommet. La chair est blanche, assez fine, fondante, son eau est abondante, sucrée, acidulée, d’un parfum des plus agréables. Consommé trop tôt, quoique mûr en apparence, on peut reprocher à cet excellent fruit une légère acerbité qui finit par disparaître, ainsi les spécimens dégustés en décembre et en janvier se sont toujours trouvés d’une qualité supérieure. Lorsqu’il est récolté sur espalier, le fruit est beaucoup plus gros, mais moins bon et d’une moindre conservation.

L’arbre planté dans un sol léger et calcaire est d’une vigueur moyenne, se forme bien en pyramide, porte régulièrement, noue ses fruits avec facilité et résiste assez bien aux petites gelées tardives.

Ses branches à fruits sont grosses, assez longues, gris-brun.

Les supports sont assez gros, allongés, bruns, lisses et sans renflement au sommet.

Le bouton à fleur est gros, allongé, brun-roux, lavé de gris-cendré.

Les jeunes rameaux sont gros, un peu flexueux, lisses et sans stries. L’épiderme, brun-noisette, est ponctué de quelques lenticelles roux pâle, peu apparentes.

Le gemme est gros, conique, aigu, saillant, brun clair, ombré de brun marron et de gris.

Les feuilles sont grandes, épaisses, lancéolées aiguës ou ovales-lancéolées et courtement accuminées, arquées, planes, vert clair, entières ou finement serretées.

Le pétiole, long de 15 à 25 millimètres est gros, blanchâtre, largement canaliculé.

Les stipules sont linéaires.

Aug. Royer.