Annales de pomologie belge et étrangère/Pomme Vandenabeele

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Fruits de verger.



Pomme Vandenabeele.


(Spécimen récolté sur haut-vent.)

Cette nouvelle pomme provient d’un semis fait il y a environ vingt ans par le sieur Vandenabeele, jardinier de M. Schamp de Raverschoot, à Lembeke, Flandre orientale.

L’arbre, très-vigoureux et en même temps très-fertile, est une acquisition d’autant plus précieuse pour nos vergers, que sa floraison tardive permet de compter sur une récolte annuelle. La pomme a une forme irrégulière et inconstante comme cela a ordinairement lieu chez les Rambours, parmi lesquels nous la rangeons. Elle est assez grosse, à peu près conique, tronquée au sommet qui est terminé par cinq ou six bosses, s’étendant en autant de côtes plates jusque vers le milieu du fruit.

La queue, courte, droite, ligneuse, brune, est implantée dans une cavité très-profonde, étroite au fond, bosselée à son orifice et marquée de taches de rouille rayonnantes, gris-roussâtre.

Le calice est ouvert et large ; ses divisions imparfaites, cotonneuses, noirâtres.

La peau, lisse, luisante, jaune d’or à la maturité, est légèrement panachée de rouge au soleil, et parsemée de points gris qui sont entourés d’une auréole blanc-rougeâtre.

La chair, blanc-jaunâtre, demi-tendre, est remplie d’un jus sucré acidulé très-agréable.

Le trognon est petit ; les loges closes, étroites ; les pepins, ovales-pointus, aplatis, brun-clair, sont au nombre d’un ou deux dans chaque loge.

La Pomme Vandenabeele mûrit en décembre et se conserve sans se rider jusqu’en juin et juillet.

Elle mérite d’être rangée parmi les variétés les plus estimables, à cause de sa qualité et de sa longue conservation : à l’époque de la maturité, elle exhale un parfum très-distingué.

Ce sont précisément les fruits de cette espèce qu’on ne saurait trop propager dans les campagnes, afin d’augmenter les ressources des petits cultivateurs, en remplaçant par de bonnes variétés ces espèces acerbes, sauvages et sans valeur.

Scheidweiler.