Annales de pomologie belge et étrangère/Prune Buel’s favourite

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Prune Buel’s favourite

Buel’s Favorite.

Prune Buel’s favourite.


La Reine Claude ancienne, cette prune de prédilection si connue de toutes les classes de consommateurs, n’a qu’une saison très-restreinte, dont la durée ne dépasse guère une quinzaine de jours, du 15 août au 1er septembre ; les semeurs de ce genre de fruits, et plus particulièrement les Américains, ont eu en vue et se sont attachés à la recherche de nouvelles Reines Claude équivalentes à cette ancienne prune, mais d’une maturité plus hâtive ou plus tardive que celle-ci ; approvisionner les marchés de bonnes Reines Claude pendant deux mois au lieu de quinze jours, tel est le but que l’on doit se proposer. Déjà, dans ces Annales, nous avons décrit l’Imperial gage ou Reine Claude impériale, variété de la fin du mois d’août, la Reine Claude de Bavay et l’Autumn gage ou Reine Claude d’automne, toutes deux mûrissant dans la seconde moitié du mois de septembre ; nous venons aujourd’hui recommander deux excellentes prunes du genre des Reines Claude, la Buel’s Favourite et la Lawrence gage (cette prune paraîtra dans la 4e livraison de ce volume), toutes deux propres à remplir une lacune dans ce genre pour la première moitié du mois de septembre. L’introduction en Europe de la Buel’s Favourite date de plus de vingt ans ; suivant Downing, c’est un semis de M. Isaac Deniston, cultivateur à Albany, État de New-York. Elle fut dédiée à M. Buel, juge et agriculteur distingué. La Buel’s Favourite a produit pour la première fois dans nos cultures en 1856, et cette année, 1863, nous en avons récolté sur une pyramide et un espalier.

C’est un fruit d’un volume moyen, équivalent à celui d’une belle Reine Claude, avec cette différence que la Buel’s est un peu ovale, ayant son plus grand diamètre vers le pédoncule et se rétrécissant au sommet.

La rainure est apparente et divise également le fruit ; la peau, qui s’enlève facilement, est d’un vert sombre maculé de points rouges ; elle jaunit légèrement à la maturité.

Le pédoncule, long de 16 à 20 millimètres, assez gros, ligneux, est placé dans une cavité étroite, arrondie.

La chair est jaune, verdâtre, rayonnée, ferme, juteuse et d’une saveur sucrée et riche.

Le noyau, ovale, aplati, obtus à la base, pointu au sommet, se sépare très-bien de la chair et n’en retient que de légers filaments ; les faces sont rugueuses et les arêtes dorsales largement marquées.

L’arbre, d’une vigueur moyenne, se conduit facilement en pyramide et en espalier ; son bois, d’une nuance gris-brun, paraît assez solide pour le classer comme variété de haut-vent, d’autant plus que nous n’avons jamais remarqué de fruits fendillés par la pluie.

Les rameaux sont lisses, rougeâtres, les gemmes très-rapprochés.

Les feuilles, ovales, allongées, assez étroites, se terminent en pointes et sont aussi très-rétrécies vers le pétiole ; elles varient de longueur de 10 à 12 centimètres sur 5 de large au milieu ; elles sont lisses au-dessus, légèrement cotonneuses en dessous.

Le pétiole, long, canaliculé, est pourvu de deux petites glandes à sa jonction avec la feuille.

A. Royer.