Chansons du Chat noir/L’Électeur embarrassé
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No 7
L’ÉLECTEUR EMBARRASSÉ
![melody = \relative c' {
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\time 6/8
\tempo "Allegretto."
\set Score.tempoHideNote = ##t
\tempo 4 = 110
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s4. a'8 a a \bar "||" \mark \markup { \musicglyph #"scripts.segno" }
c4 a8 c4 a8 | bes4. bes8 bes bes | d4 bes8 d4 bes8 | \break
c4. c,8 d e | f4 f8 a4 a8 | c4. c8 d c | bes4. g | f4 r8^\fermata^\markup { FIN. } \bar "||" \break
g8 g g^\markup { \italic animez. } | c4 g8 e4 a8 | g4. d8 d d | g4 d8 g4 d8 | e4 c8 g' g g |\break
c4 g8 e4 a8 | g4 g8 g g g | a4 g8 a4 b8 | c4 r8 a a a \bar "||" \mark \markup { \musicglyph #"scripts.segno" }
}
text = \lyricmode {
Près de la por -- te Saint- Mar -- tin, Pas -- sant la veil -- le du scru -- tin, J’vis un homm’ qui col -- lait à plat L’af -- fich’ d’un can -- di -- "dat !" Je m’ap -- proche en di -- sant comm’ "ça :" Les can -- di -- dats, ma foi j’m’en fi -- che, Mais y’a du bon sur cette af -- fi -- che, Vo -- tons pour ce ci -- toy -- en- "là !" Un autre homme
}
upper = \relative c'' {
\clef treble
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s4. a4 a8 | <f a c> r r <f a c> r r | <d g bes>4 r8 bes'4 bes8 | <d, f bes> r r <d f bes> r r |
<e g>4 r8 r4 r8 | <f a>4 <f a>8 <a c>4 <a f>8 | <c e>4. <f, c' ees> | <f bes d> <c e bes> | <c f a,>4 r8
r4 r8 | g' e c a' e c | b' f d a' fis d | b' g d b' g d | c' g e b' g e
c' g e c' a e | d' b g e' c g | f' c a f' d b | <c e>4 <bes d>8\p <c a>4 <c a>8
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lower = \relative c' {
\clef bass
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s4. r4 r8 | <f,, f'>8 r r <f f'> r r | <g g'>4 r8 r4 r8 | <bes bes'>8 r r <bes bes'> r r
<c c'>4 r8 c d e | <f c'>4 r8 <f c'>4 r8 | <g c>4. <a a,> | <g g,> <c, c,> | <f, f'>4 r8
g'4. | c2. | g4. d | g2. | c4. g
c2. | g4. c, | f g | c,4 r8 r4 r8
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>>
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\header { tagline = ##f}](http://upload.wikimedia.org/score/r/i/riro7wypml1atzlti9elfhue5aeumwq/riro7wyp.png)
L’ÉLECTEUR EMBARRASSÉ
Près de la porte Saint-Martin,
Passant la veille du scrutin,
J’vis un homm’ qui collait à plat
L’affich’ d’un candidat !
Je m’approche en disant comm’ ça :
Les candidats, ma foi j’ m’en fiche.
Mais y’a du bon sur cette affiche,
Votons pour ce citoyen-là !
Un autre homme arrive soudain.
Un grand pot de colle à la main,
Sur le mur il coll’ tranquill’ment
Un nouveau boniment !
Je lis le morceau tout entier,
Pas fâché d’êt’ fixé tout d’ même,
Je m’ dis : Votons pour le deuxième,
Il promet plus d’ chos’ que l’ premier !
Un autre homme arrive à grands pas
Avec un tas d’ papier sous l’ bras,
Sur le mur il coll’ tranquill’ment
Un nouveau boniment !
Je lis la chose tout du long,
Pas fâché d’êt’ fixé tout d’ même :
Votons plutôt pour le troisième,
Il en promet plus que l’ second !
Le colleur s’enfuit tout à coup ;
Un autr’ s’amène à pas de loup,
Sur le mur il coll’ rapid’ment
Un nouveau boniment !
Intrigué, je m’approche encor,
Je lis l’affiche et j’ dis : Tout d’ même
Faut voter pour le quatrième,
C’est un homm’ qu’est joliment fort !
Pendant qu’ j’étais là l’ nez en l’air,
Un homme accourt comme l’éclair ;
Sur le mur il coll’ proprement
Encor un boniment !
Allons, me dis-je entre les dents,
Je donn’rai ma voix au cinquième ;
Vraiment celui-là c’est la crème,
Il enfonc’ tous les précédents !
Une troupe arrive à ces mots
Avec des échell’ et des pots ;
Sur le mur ils coll’ tranquill’ment
Chacun un boniment !
Et tout ça disait : « Électeurs,
On vous blagu’ sous toutes les formes,
Y a qu’ moi qui f’rai des réformes,
Les autres sont tous des menteurs ! »
Partout où plongent mes regards,
On colle de nouveaux placards
Où, sans façon, les candidats
Se traitent de goujats.
Pour sûr entr’ eux ils vont s’ manger,
Pensais-je en reprenant ma route,
Tout’ ces affich’-là ça m’ dégoûte,
J’ vot’rai pour le brav’ Boulanger !
Le lendemain matin, pour finir,
Ne sachant plus à quoi m’en t’nir,
De peur de m’ laisser monter l’ coup,
J’ai pas voté du tout !