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Choses vues/Notes de la 2e série/Le manuscrit de Choses vues

La bibliothèque libre.
Ollendorf (Œuvres complètes. Tome 26p. 253-259).



NOTES
DE CETTE ÉDITION


LE MANUSCRIT
de
CHOSES VUES.


Les manuscrits qui forment le second volume de Choses vues ne diffèrent pas de ceux du premier volume ; ils sont moins nombreux puisque à partir de 1868 le texte a été pris dans les carnets. De 1849 à 1867, fort peu de ratures et d’ajoutés sur ces feuillets qui presque toujours sont datés.

Sur l’une des pages du récit que nous avons intitulé Un dîner chez le roi Jérôme, Victor Hugo a dessiné ce profil de l’un de ses collègues.

Le dernier récit sur l’exil du roi Louis-Philippe, en juillet 1850, porte en tête cette indication qui annonce l’intention d’utiliser ces pages : Matériaux. Faits.


La peine de mort. — Pour ce récit comme pour ceux de l’Affaire Hubert et Tapner, Victor Hugo a constitué un dossier et écrit le titre sur une chemise contenant cinq feuillets ; à l’intérieur de cette chemise est collé un article de journal donnant des détails sur le procès d’un condamné à mort anglais, le journal conclut à une erreur judiciaire ; en tête de l’article, Victor Hugo a inscrit au crayon la date juin 1871, ce qui fait présumer qu’il aurait relu en 1871 cette Chose vue datée du 16 octobre 1851.


L’Affaire Hubert. — Ce manuscrit est sous une double chemise ; sur la première on lit :

AFFAIRE HUBERT.
Dossier.

1° Récit ;

2° Lettre de Hubert ;

3° Document publié par la Société la fraternité ;

4° Document publié par la réunion générale des proscrits.


Sur la seconde chemise, il n’y a que cette mention : Récit. Écrit à la hâte et non revu.

Nous avons retrouvé parmi les papiers inédits deux petites plaquettes imprimées : le document publié par la société la Fraternité et le document publié par la réunion générale des proscrits. Cette dernière plaquette contient le texte de la déclaration de l’espion Hubert ; dans le manuscrit de Victor Hugo, en regard de l’alinéa se rapportant à la déclaration de Hubert, nous lisons cette mention : tâcher d’en avoir le texte. Voici ce texte, que Victor Hugo aurait publié s’il l’avait eu sous la main :


Le soussigné Hubert vient d’apprendre aujourd’hui par deux proscrits que des mal intentionnés, des médisants, des calomniateurs faisaient circuler sur son compte certaines versions inventées à plaisir, depuis son retour en France.

Hubert, qui est sans crainte et sans reproche, étant pour quitter l’île de Jersey dans l’intention de n’y pas revenir d’aussitôt, tient à ne pas y laisser de mauvais souvenirs ; c’est pourquoi, fort de sa conscience, il offre de justifier complètement sa conduite depuis son âge de puberté jusqu’aujourd’hui, et tient à briser par des preuves palpables les efforts des menteurs qui l’attaquent par derrière, lâchement, et dans le but de nuire aux principes pour lesquels il a tant souffert et mourra plutôt que d’apostasier. — À cet effet, il demande à ses compagnons proscrits à Jersey de former, sans distinction de société, un jury devant lequel il comparaîtra avec les infâmes qui le calomnient.

La lumière se fera.

Il demande que tout soit terminé avant vendredi prochain. La justice du peuple doit être prompte.

Salut et fraternité.
Signé : Hubert.

Ce 17 octobre 1853.


Sur Tapner. — Sur le titre et sur la première page, l’indication Peine de mort est répétée. Deux croquis au courant du manuscrit, l’un représentant les sept arcades de la cour de la prison, l’autre le hangar où étaient les gibets de Bécasse et de Tapner. À la dernière page un plan donnant l’emplacement des tombes dont il est parlé dans le récit et quelques notes utilisées ; sous ce plan, collé avec des pains à cacheter, quelques brins d’herbe, une feuille desséchée ; au-dessous, cette indication : Herbe de la fosse de Tapner et notes prises sur les lieux.


Souvenirs personnels de Bruxelles et de Jersey. — Les neuf fragments de cette division sont tous de papier, d’écriture et de format différents.


Les Carnets sont inégaux, eux aussi, de diverses grosseurs, cartonnés, entoilés, ou en cuir ; ceux de 1870 à 1876 sont de simples cahiers de papier à lettres plié en deux, formant des fascicules inégaux qui ne contiennent qu’une partie de l’année ; le premier, le plus curieux, août 1870-février 1871, va du 15 août, jour du départ de Guernesey, au 12 février 1871, veille du départ de Paris pour Bordeaux ; les notes prises au jour le jour (dépenses, visites reçues, journal) sont précédées d’un cahier ajouté après coup, et contenant les remarques et les pensées publiées aux Notes complémentaires.

Avant de quitter Guernesey, Victor Hugo avait fait un inventaire des manuscrits qu’il y laissait, la liste de cet inventaire (une copie faite sous sa dictée) est en tête du premier fascicule ; nous ne reproduirons de cette liste que les titres intéressants, car souvent de simples copies sont mentionnées ; nous donnons en note la date de publication des manuscrits non paras en 1870 et nous indiquons où l’on peut trouver dans cette édition les Reliquats correspondant aux titres que Victor Hugo n’a pas utilisés.

Les Quatre Vents de l’Esprit[1].

Le poëme Dieu (tout le dossier)[2].

La Légende des Siècles (la suite. — Tout le dossier)[3].

Actes et discours de l’exil (dossier qui sera complet en y ajoutant ce qui est dans l’Homme)[4].

Le dossier Comédie[5].

Le poëme non terminé, provisoirement intitulé : Religions[6].

Les Châtiments (tome II) inédits[7].

Le dossier contenant les matériaux des trois recueils projetés : La Croissance de la Pensée.

l’Âme,

la Conscience.

l’Esprit. — Les Profondeurs. — Toute l’âme[8].

Le dossier Épîtres[9].

Les Albums de voyage[10] et les choses ajournées.

Le manuscrit de ce qui est écrit de mon Histoire du 2 décembre[11]

Beaucoup de dossiers vers et prose, ébauches, Angelo, avec l’acte inédit[12].

2 décembre. Pièces justificatives[13].

La mer et le vent[14].

Les Choses de l’Infini[15].

Liasse de dossiers très importants, Histoire contemporaine. Faits personnels[16].

Faits contemporains. Chambre des pairs[17].

Explication sur la vie et la mort[18].

La peine de mort[19].

Empire II. — Histoire. — Faits[20].

Dossier intitulé Chambre des pairs[21]

Dossier non trié, vers et prose..

Petit dossier intitulé : Inconvénient de lire des choses inédites. (Les pauvres gens.)

Dossier bleu. À trier.

Autre dossier bleu, plus gros. Vers et prose. À trier.

Dieu. Dossier supplémentaire à joindre au grand dossier Dieu.

Comédie. Important.

Vers et prose. À relire et à trier.

Dossier triple. À trier. Vers et prose.

Ancien dossier non trié. Très important.

Belgique. Waterloo. 1861[22].

Gros dossier daté 22 mai 1864. W. Shakespeare.

Dossier du chapitre Londres à faire [Le Londres de la reine Anne][23].

Dossier 93[24].

Autre dossier utile pour 93[25].

Questions sociales.

Science de l’air.

Six petits carnets de notes.

Le dossier du Banquet de Bruxelles[26].

Beaucoup de mes dessins, achevés ou ébauchés.

La collection de l’Homme.

Les costumes faits pour mes drames par Boulanger, Delacroix, Devéria, Châtillon, etc.[27].

Un dossier contenant des liasses sous ce titre : Questions contemporaines. (Choses inédites.)

Un dossier relatif aux Misérables.

Un dossier Choses à classer et à garder.

Journaux utiles à consulter.

Dossier Cuba[28] — Dossier Slave et autres pièces.

Plus les copies de l’Épée, Mangeront-ils ? Welff, castellan d’Osbor.


Cette nomenclature, qui constitue une sorte de document, nous a paru curieuse à reproduire ; rien de pareil dans les autres fascicules dont nous ne donnons pas la description, qui serait, par ses répétitions, fastidieuse : les comptes, les secours, s’y mêlent aux nouvelles reçues de France, aux réflexions sur son entourage, aux remarques sur les saisons ; nous en avons extrait de nombreux passages, mais le texte est ici seul intéressant ; écrit au jour le jour, il ne comporte aucune rature, aucun ajouté.


  1. Deux volumes, 1881.
  2. Publié en 1891.
  3. Nouvelle série et tome V et dernier publiés en 1877 et 1883.
  4. Le journal l’Homme, fondé par Ribeyrolles, à Jersey. — Actes et Paroles ; a paru d’abord en un volume en 1872, puis en 1875-1876, en trois volumes.
  5. Une grande partie de ce dossier est entrée dans le Reliquat du Théâtre en Liberté.
  6. Publié en 1880.
  7. Voir Reliquat des Châtiments et les Années funestes.
  8. Toute la lyre, trois volumes, 1888-1893.
  9. En grande partie dans le Reliquat des Châtiments.
  10. Voir En voyage, t. II (Voyages et excursions).
    (Notes de l’éditeur.)
  11. Histoire d’un crime, deux volumes, 1877.
  12. Angelo, 4e partie, Homodei.
  13. Histoire d’un crime, t. II de cette édition.
  14. Chapitre intercalé dans les Travailleurs de la mer, pages 326 et 344 de cette édition.
  15. Chapitre publié dans Post-scriptum de ma vie, en 1901.
  16. Sans doute Choses vues, deux volumes, 1887-1899.
  17. Choses vues.
  18. Dossier classé dans le Tas de pierres, encore inédit.
  19. Il y a plusieurs dossiers portant ce titre ; voir page 79 de ce volume et Actes et Paroles.
  20. Histoire d’un crime.
  21. Compte rendu des séances, Choses vues, t. 1 de cette édition.
  22. Carnet de notes publiées dans les Misérables, t. II de cette édition.
  23. L’Homme qui rit, Reliquat.
  24. Deux volumes, 1874.
  25. Quatre-vingt-treize, que nous publierons prochainement dans cette édition, contiendra un Reliquat et des notes.
  26. Banquet offert à Victor Hugo à l’occasion des Misérables.
  27. Plusieurs de ces dessins sont à la Maison de Victor Hugo.
  28. Actes et paroles. (Note de l’éditeur).