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Dans la rue (Bruant)/Aux Bat. d’Af

La bibliothèque libre.
Aristide Bruant (Volume IIp. 45-50).


AUX BAT. D’AF.



\relative c'' {
  \clef treble
  \key g \major
  \time 6/8
  \tempo "Mouvement de marche"
\partial 8 d8
  \bar "||" \mark \markup { \musicglyph #"scripts.segno" }
  b4 b8 g4 d'8 | b4 b8 g4 d'8 | b4 b8 g4 g8 | g b g d4 d'8 | b4 b8 g4 d'8
b4 b8 g4 d'8 | b d b d,4 b'8
  \bar "||"
  \set Staff.midiInstrument = #"piccolo"
  \autoBeamOff
  \time 4/4
  r4^\markup { COUPLET } r r8. g16 a8. g16 | b4.. b16 ais8. ais16 ais8. ais16
b2 (g8.) g16 fis8. g16 | a4.. a16 b8. a16 g8. b16 | a8 r r4 r8. g16 a8. g16
b4.. b16 ais8. ais16 ais8. ais16 | b2 (g8) b b b | a4. fis8 g a b cis
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  d4 r | b8^\markup { REFRAIN } g b g | b4 (g8) r | d' b d b
d4 (b8) r | d8. d16 d8 d | d4 b8 g | d' b g b | d4 r
b8 g b g | b4 (g8) r | d' b d b | d4 (b8) r
d8. b16 g8 b | d4 b8 b | d8. d16 d8 d | b4 (g8) r
d' b g b | d4 b8 b | d8. d16 d8 d 
  \time 6/8 g,4 r8 r4 r8
    \bar "|." \mark \markup { \musicglyph #"scripts.segno" }
}

\addlyrics {
_ _ _ _ _ _ _ _ _ _
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_ 
Mon vieux fran -- gin, tu viens d’bouf -- fer d’la "ca - se,"
T’es t’un gar -- çon comm’ moi, tu n’as pas l’taf,
J’t’é -- cris deux mots et j’pro -- fi -- te d’l’oc -- "ca - se" 
Pour t’en -- voy -- er le re -- frain des Bat. d’Af. 
V’là l’Bat. d’Af. qui "pas - se,"
O -- "hé !" ceux d’la "clas - se !"
Viv’nt les Pan -- ti -- nois 
Qui vont s’ti -- rer dans quéqu’s mois,
À nous les gon -- "zes - ses,"
Vi -- vent nos mé -- "nes - ses !"
On les re -- trou -- v’ra 
Quand la clas -- se quand la "clas - se,"
On les re -- trou -- v’ra 
Quand la clas -- se par -- ti -- ra. 
}

\layout {
  \context {
    \Score
    \remove "Bar_number_engraver"
  }
}


Mon vieux frangin, tu viens d’bouffer d’la case,
T’es t’un garçon comm’ moi, tu n’as pas l’taf,
J’t’écris deux mots et j’profite d’l’occase
Pour t’envoyer le refrain des Bat. d’Af.

                V’là l’Bat. d’Af. qui passe,
                Ohé ! ceux d’la classe !
                Viv’nt les Pantinois
        Qui vont s’tirer dans quéqu’s mois ;
                À nous les gonzesses,
                Vivent nos ménesses !
                On les retrouv’ra
        Quand la classe partira.


Depuis que j’suis dans c’tte putain d’Afrique
À faire l’Jacqu’avec un sac su’l’dos,
Mon vieux frangin, j’suis sec comme un coup d’trique,
J’ai bentôt pus que d’la peau su’les os.

                V’là l’Bat. d’Af. qui passe,
                Ohé ! ceux d’la classe !
                Viv’nt les Pantinois
        Qui vont s’tirer dans quéqu’s mois ;
                À nous les gonzesses,
                Vivent nos ménesses !
                On les retrouv’ra
        Quand la classe partira.



Embrass’ pour moi ma p’tit’ femm’ la Fernande
Qui fait la r’tape au coin d’lav’nu’ d’Clichy ;
Dis-y que j’l’aime et dis-y qu’a m’attende
Encor’ quèqu’ temps et j’vas êt’ affranchi.

                V’là l’Bat. d’Af. qui passe,
                Ohé ! ceux d’la classe !
                Viv’nt les Pantinois
        Qui vont s’tirer dans quéqu’s mois ;
                À nous les gonzesses,
                Vivent nos ménesses !
                On les retrouv’ra
        Quand la classe partira.


Surtout dis y qu’a s’fass’ pas foute au poste,
Qu’a s’piqu’ pas l’nez, qu’a s’fass’ pas d’mauvais sang
Et qu’a m’envoy’ quèqu’ fois des timbres-poste,
Pour me payer des figu’ et du pain blanc.

                V’là l’Bat. d’Af. qui passe,
                Ohé ! ceux d’la classe !
                Viv’nt les Pantinois
        Qui vont s’tirer dans quéqu’s mois ;
                À nous les gonzesses,
                Vivent nos ménesses !
                On les retrouv’ra
        Quand la classe partira.



Souhaite el’ bonjour au père et à la mère,
Dis à ma femm’ qu’a tâche d’les aider…
Faut pas laisser les vieux dans la misère,
Car à leur âge on doit rien s’emmerder.

                V’là l’Bat. d’Af. qui passe,
                Ohé ! ceux d’la classe !
                Viv’nt les Pantinois
        Qui vont s’tirer dans quéqu’s mois ;
                À nous les gonzesses,
                Vivent nos ménesses !
                On les retrouv’ra
        Quand la classe partira.


Mon vieux frangin, je n’vois pus rien à t’dire,
Dis ben des chos’s à tous les barbillons,
Dis au daron qu’i’ n’oubli’ pas d’m’écrire,
Dis à Fernand’ qu’a n’me fass’ pas d’paillons.

                V’là l’Bat. d’Af. qui passe,
                Ohé ! ceux d’la classe !
                Viv’nt les Pantinois
        Qui vont s’tirer dans quéqu’s mois ;
                À nous les gonzesses,
                Vivent nos ménesses !
                On les retrouv’ra
        Quand la classe partira.