Discours prononcé aux obsèques d’Hippolyte Morot

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Obsèques de M. Morot.

Discours prononcé par M. Larcher, Directeur de l’École des Beaux-Arts.

Au nom de ses amis, au nom des maîtres et des élèves de l’École supérieure et de l’École des Beaux-Arts, au nom de la Municipalité, qu’il me soit permis d’adresser le dernier adieu à celui pour qui cette tombe vient de s’ouvrir si brusquement.

Aimé-Hippolyte Morot était une figure éminemment intéressante et sympathique. Fils d’un homme dont beaucoup de vieux nancéiens n’ont pas oublié la vive, curieuse et intelligente personnalité ; frère d’un autre homme qui, par ses merveilleux dons d’artiste est monté au pinacle bien avant la maturité de l’âge, le serrurier Morot avait de qui tenir et il y a bien des années déjà, qu’appelé à exécuter des réparations aux célèbres grilles de Jean Lamour, ses aptitudes s’étaient révélées au contact de ces chefs-d’œuvre et il était rapidement devenu le ferronnier d’art que tous les gens de goût ont pu apprécier.

M. Morot, cependant n’était pas seulement un ferronnier accompli ; il avait mis ses connaissances et son activité au service de l’enseignement public.

Appelé dès 1891 à l’École supérieure de Nancy en qualité de maître serrurier pendant ces quatorze dernières années il n’a cessé de faire profiter ses élèves de son habileté professionnelle, leur inspirant autant d’affection que de confiance par ses rares qualités de cœur et d’esprit.

Enfin il avait vu, l’an dernier, couronner son ambition la plus chère par la création, à l’École des Beaux-Arts, d’un cours de ferronnerie artistique, où un enseignement plus particulièrement en rapport avec ses goûts, lui était confié.

Hélas ! il ne lui a pas été permis d’y achever le sillon commencé, de finir l’ébauche de cet œuvre nouveau ; une année s’est à peine écoulée, qu’il disparaît en pleine force emportant les regrets unanimes.

Que sa famille éplorée, que son frère bien aimé auquel l’unissait, plus encore que les liens au sang, une étroite communion de goûts, de sentiments et de souvenirs, reçoivent ici notre témoignage plein d’émotion et nos vives condoléances.

Chez Monsieur Hippolyte Morot, cher Collaborateur, adieu !