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L'Idée d'un bon ecclésiastique ou les sentences chrétiennes et cléricales

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L’IDÉE
D’UN
BON ECCLÉSIASTIQUE,
OU
LES SENTENCES CHRESTIENNES
ET CLÉRICALES
De Messire Adrian BOURDOISE.
D’heureuse mémoire, Prestre de la Commu­nauté de St-Nicolas du Chardonnet.
(Jouxte la copie imprimée au Puy.)
Marie conçue sans péché, priez pour nous.
CLERMONT-FERRAND,
Au Bureau de la S. C. des Livres de Piété,
RUE S.-DOMINIQUE N.o 5 - - 1833.
La S. C. a fait imprimer un grand nombre de
Livres de Piété, à trés-bas prix.
LIVRES IN-24 CARTONNÉS ET RELIÉS EN
BASANE.
1. Le Pensez-bien. 2. La Petite Journée du Chrétien. 3. Les Visites au S.-Sacrement et à la sainte Vierge. 4. Les Caractères de la vraie Dévotion. 5. Le Mois de Marie. 6. La Dévotion aux SS. Cœurs de Jésus et de Marie. 7. De l’importance de connaitre sa vocation. 8. Le Chemin de la Croix, 9. Le Livre d’Or, ou l’Humilité en pratique. 10. Le Patron des agriculteurs, ou la Vie de S. Isidore.

livres in-24 cartonnés et reliés en basane,
mais doubles en grosseur.

Le Nouveau Manuel du Chrétien pour la sainte Communion. 2. L’Imitation de N. S. Jésus-Christ. 3. Le Combat spirituel. 4. Le Retour de l’Enfant prodigue, ou Connaissance abrégée des dispositions convenables pour approcher avec fruit du Sacrement de Pénitence. 5. Les Saintes Voies de la Croix, par le B. Boudon. 6. Respect dû à la sainteté des Eglises, etc., par le même, et autres livres de piété.

Ouvrages de saint A.-Marie DE LIGUORY.

Pratique de l’Amour envers N. S. J. C. 2. l’ouvoir de Marie, on Paraphrase du Salve Regina. 3. Vertus de Marie, on Imitation de la Sainte Vierge. 4. L’Amour des Ames. (Ces quatre excellents ouvrages de S. Ligory se vendent cinq sous seulement, lorsque l’on en prend au moins cent exemplaires.) Etc., etc. ; etc.
AVIS ESSENTIEL.[1]


Un saint religieux publiant une édition des Traités spirituels du R. P. Antoine Yvan, prêtre et curé, fondateur des Religieuses de la Miséricorde, dit dans sa Préface :

« L’on réserve à l’histoire entière de sa vie la suite des autres écrits que l’on a de cette main, qui ne flatte ni le péché, ni l’amour-propre..... Du reste j’ai cru qu’il est important de laisser l’or dans sa manière et le diamant dans son rocher. Il faut laisser parler les saints a leur mode, qui est celle du ciel et non pas de la terre. Oter de leurs ouvrages ces divines saillies, ces saintes impressions et ces mouvemens sacrés qu’Ezechiel appelle impétuosités de l’Esprit de dieu, c’est en ar- racher ce qu’il y a de plus précieux. »

D’après le même esprit et les mêmes considérations, nous publions l’ouvrage de M. Bourdoise, homme vraiment apostolique, conformément à l’exemplaire que nous avons entre les mains et qui nous a été prêté par MM. de saint Sulpice avec exhortation de le faire imprimer et publier à grand nombre d’exemplaires ; ces messieurs étant persuadés que ce petit livre peut servir admirablement à renouveller la ferveur et à diminuer la tiédeur qui attire la colère de Dieu et est la principale cause des calamités qui affligent l’Eglise, les Rois et les peuples. Nous avons conservé les mots surannés et l’ancienne orthographe de ce petit livre, ayant à cœur de ne pas y changer un iota ; parce que Dieu attache aux livres des saints et des hommes apostoliques des grâces spéciales comme à leurs reliques.

Il n'est que trop vrai, que dans ce siècle de ténèbres spirituelles et d'aveuglement on tronque, on gâte les livres des saints soit en y ajoutant, ou diminuant, soit en y intercallant des choses étrangères.

Vos estis sal terræ : vos estis lux mundi. (Matth. 5, 13.) Itaque si sal infatuatum fuerit in quo salietur?

Splendore vitæ totum illuminantis orbem splendere debet animus sacerdotis. (Dit saint Jean Chrysostôme.)

Causæ sunt ruinæ populi Sacerdotes mali. (S. Grégoire, liv. 14, épit. 64.) Nam ruina populi Sacerdotes mali. (Le même épist. 48.)

Et erit sicut populus, sic sacerdos. (Oseæ 5, 9.)

Væ pastoribus, qui disperdunt et dilacerunt gregem pascuæ meæ, dixit Dominus. (Jérémie, 23.)

Propheta namque et sacerdos polluti sunt, et in domo mea inveni malum eorum, ait Dominus. Idcirco via eorum erit quasi lubricum in tenebris impellentur enim, et corruent in ea: afferam enim super eas mala, annum visitationis eorum… Hæc dicit Dominus exercituum ad prophetas : Ecce ego cibabo eos absinthio, et potabo eos felle : à prophetis enim Jerusalem egressa est pollutio super omnem terram ! Hæc dicit Dominus… Nolite audire verba prophetarum qui prophetant vobis et decipiunt vos ; visionem cordis sui loquuntur, non de ore Domini… Et dabo vos in opprobrium sempitemum, etin ignominium œtemam, quœ nunquùm oblivione delebitur. (Jérémie, 23.)

Heu ! Domine Deus, quia ipsi (sacerdotes) sunt in persecutione tua primi, qui videntur in Ecclesia tua regere principatum ! (s’écrie S. Grégoire.)

Propter vitia sacerdotum Dei sanctuarium destitutum est. (S. Jérôme.)

Propter peccata sacerdotum data est inconculcationem, et in opprobrium sancta Dei ecclesia. (S. Pierre de Blois, Sermone XL, in c. v Osee.)

Propter negligentiam sacerdotum Hœreses pullularunt ! (S. Pierre de Blois.)

Sacerdos Angelus Domini factus est, tanquàm Angélus aut eligitur, aut reprobatur. (S. Bernard, Declam.)

Post indoctos prœlatos malosque, in sancta Ecclesia nulla pestis ad nocendum infirmis ralentior invenitur. (S. Bernard de ord. vitæ.)

Le Seigneur révéla à Ste Brigitte : Viso exemplo pravo sacerdotum, peccator fiduciam peccandi sumit, et incipit de precato, quod priùs reputabat erubescibile gloriari ! (Rev., liv. 4. c. 32.)

Ego conspicio Paganos et Judœos, sed nullos video deteriores quàm Sacerdotes. Sunt ipsi in eodem peccato, quo cecidit Lucifer. (Rev. id.)

PRÉFACE.[modifier]

Le mesme Dieu, qui s’est servy de pauvres pécheurs ignorans pour convertir tout l’univers, s’est servi de monsieur Bourdoise, homme d’une naissance basse aux yeux de la chair, et d’une éloquence très-médiocre, pour échauffer tout Paris et toute la France d’un amour religieux et ecclésiastique, que le Saint-Esprit avoit gravé dans son cœur avec des caractères de flamme. Dieu qui avait fait entrer ce grand homme dans les pratiques les plus sublimes de la vertu de religion, ne s’est pas contenté de l’avoir animé pendant de longues années à com- battre indiféremment avec un courage insurmontable toute sorte de personnes qui s’éloignaient des règles prescrites par l’Eglise pour honorer Dieu et les temples sacrez ; mais il l’a obligé d’écrire avec une simplicité majestueuse, toutes ces belles sentences qui sont les fidelles expressions de ses sentimens religieux ; afin que ce beau flambeau estant dérobé à la terre, éclairast, tout le monde par la lumière de ses escrits, et l’échauffast par l’ardeur de l’Amour de Dieu, qui paroist presque dans toutes ses paroles. On y voit dans chaque ligne quelque chose d’élevé, où la science de beaucoup de sçavans n’avait encore pu atteindre ; et on y voit toujours reluire les plus ardentes maximes de religion, qui avoient esté avant luy tout à fait inconnuës aux plus éclairez. Que si les expressions paroissent d’un style diférent de celuy des orateurs, c’est que l’amour qui les dicte n’est pas sujet aux lois de la rhétorique. La grâce qui qui s’y exprime a bien d’autres attraits et d’autres figures que l’art des rhétoriciens. Voilà pourquoi il faut regarder et lire ce petit livre, non pas comme un ouvrage de l’esprit humain, mais comme l’ouvrage du Saint-Esprit, qui, enflammant d’amour cet illustre athlète de Jesus-Christ, se servait de sa main pour exprimer sur le papier les eslans amoureux qu’il exprimait dans son cœur. Il faut que les Prestres et les Laïques le lisent avec une révérence très-profonde, et qu’ils y puisent, comme dans une source, la salutaire conduite qu’ils doivent tenir dans la pluspart des rencontres qui regardent la Religion et l’esprit ecclésiastique.

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L’IDÉE

d’un

BON ECCLÉSIASTIQUE.


De l’Eglise de Dieu.

1. Nous pouvons dire avec grande vérité, que nos yeux sont heureux, de voir ce qu’ils voyent en ce temps dans l’Eglise de Dieu, à sçavoir le commencement d’une reformation du clergé, tant nécessaire et tant desirée depuis plusieurs siècles, et que plusieurs saints personnages ont desiré de voir, et ne l’ont pas veu : mais ce que nous voyons, qu’est-ce à comparaison de ce qui seroit à desirer de plus dans l’Eglise ? Ceux qui ne jugent que selon la surface des choses, disent que jamais les peuples et le clergé ne furent meilleurs ; mais ceux qui pénètrent plus avant, pleurent de voir les uns et les autres si éloignez de leur perfection, et désespèrent de les y voir jamais, tant il y a encore à faire et à attendre, et que nous ne le méritons point : si bien que ceux qui aiment la gloire de l’Eglise et le salut des peuples, ont grand sujet de prier et de pleurer beaucoup, pour mériter qu’il plaise à Dieu d’envoyer son St-Esprit sur son Eglise, afin que la face de la terre, et de son Eglise se renouvelle, et se reforme sur les anciens canons, et modelles que les saints nous ont laissés par leurs escrits, et par leurs exemples.

2. J’ay esté fait ecclésiastique en un temps là où pour bien faire, je jugay que je ne pouvois mieux faire, qu’en faisant tout le contraire de tout ce que je voyois estre fait par la pluspart des ecclésiastiques, et mesmes des plus sçavans, et je me suis toujours bien trouvé de cette règle.

3. Ce que l’on void aujourd’huy de mieux dans l’Eglise est de l’argent à comparaison du passé, qui n’étoit que de plomb ; mais cet argent à comparaison de l’or qui seroit à y desirer n’est que du plomb.

4. Il n’y a que deux moyens pou remetre toute l’Eglise en son lustre, à sçavoir : de rétablir le baptesme, pour tout l’ordre des chrestiens, et la tonsure pour tout l’estat ecclésiastique.

5. Il y a deux choses nécessaires pour se sauver.

La première d’estre bon chrestien.

La seconde est de bien vivre selon sa condition.


Des Ecclésiastiques, et de leurs obligations.

1. Si on sçavoit ce que vaut un bon clerc, il n’y a ny bague, ny joyaux qu’on ne vendit pour l’achepter.

2. Donnez-moi un clerc de vocation, et je le préféreray à cinq cens autres.

3. Si vous demandiez à un mareschal, ce que c’est qu’un mareschal, ou à un serrurier qu’est-ce que d’estre serrurier, l’un et l’autre vous le diroient fort bien, et il n’y en a pas un de tous les autres mestiers qui ne le disent bien ; mais si vous demandiez à la pluspart des tonsurez, ce que c’est que d’estre tonsuré il y en a tres-peu qui le pussent dire. Seulement sçavent-ils très-bien tous, qu’ils sont tonsurez pour avoir des bénéfices, et que la tonsure sert à cela ; est-ce pas là une chose déplorable ?

4. Un acolithe, ou un diacre, ou un autre ecclésiastique ne peut mieux sçavoir ce qu’il est, ny la règle de sa vie, ny les services qu’il doit rendre à Dieu dans son Eglise, qu’en lisant et méditant attentivement sur les oraisons, que l’Eglise a employé en luy conférant les ordres qu’il a receus. Il n’y a docteur ny livre qui lui puisse enseigner de plus belles choses, ny donner plus d’intelligence, ny fournir de meilleures pensées, que celles que le Saint-Esprit, qui en est l’autheur, luy en donnera par la lecture et méditation sérieuse de ces divines prières.

5. Le clerc doit estre détaché du monde, et de la maison de ses parens, pour estre propre au service de Dieu, et de son Eglise, comme un chesne doit estre arraché de la forest pour servir au bastiment de quelque maison.

6. Je ne pense point qu’un ecclésiastique puisse aller en paradis demeurant auprès de ses parens.

7. Si un ecclésiastique en la maison, ou mesmes en la ville de ses parens, vaut cinq sols, il vaudroit cent pistoles, s’il en étoit à cent lieüs.

8. Si vous estes tonsuré, et que vos parens vous viennent demander de vous méler de leurs affaires, et que vous fassiez cecy, ou cela pour eux, dites leur hardiment, je suis mort, je ne puis rien faire pour vous ; s’ils vous importunent d’avantage, dites leur qu’ils aillent au cimetière parler à leurs autres frères et parens, et qu’autant qu’ils feront pour eux, vous en ferez autant de vostre costé, mais point davantage.

9. Comme l’Eglise voudroit qu’un clerc fût durant sa vie séparé de ses parens, aussi desireroit-elle que après son déceds, il ne leur tint compagnie au tombeau, puisqu’elle ordonne qu’il y ait un endroit au cimetière destiné à la sépulture des clercs, et séparé de celui des laïcques ; faisant voir par là le divorce irréconciliable qu’un clerc doit faire à la vie et à la mort avec tous ses parens.

10. Le plus mauvais air qu’un ecclésiastique puisse respirer, c’est celui de son pays, pour vivre cléricalement, c’est-à-dire sainctement. Egredere de domo tuâ et de cognatione tuâ : obliviscere populum tuum et domum patris tui ; longè à peccaloribus salus.

Si un capucin passait le temps de son noviciat chez ses parens, quel capucin serait-il estant profez ? pourroit-on s’attendre qu’il feroit grands miracles ? et si un clerc ne quitte la maison de ses parens pour faire son noviciat de clericature dans quelque seminaire, deviendra-t-il grand clerc ? se pourra-t-on attendre qu’il fasse merveille dans l’Eglise ? ce serait chose bien extraordinaire.

11. Tout ainsi qu’un chesne qui tiendrait encore par le moindre fil de ses racines à la forest, ne pourroit estre employé à chose quelconque, de mesme un clerc qui tient encore au monde, à ses parens et à la fortune, n’est pas parfaitement propre pour le service de l’Eglise.

12. Les moynes se sauvent en fuyant, et les clercs en bataillant.

Les moynes sont chastes, car ils sont hors les occasions, et les clercs le doivent estre au milieu des occasions.

Les moynes sont pauvres par vœu et n’ont rien, et les clercs doivent l’estre sans vœu et au milieu des richesses.

13. Un morceau de bois dans la boutique d’un menuisier, n’est pas plus indiférant à quelque chose que ce soit que le menuisier voudra l’employer, soit à composer une table, ou faire un buffet, qu’un ecclésiastique le doit estre à tout tel employe que voudra le supérieur sous qui il est.

14. Vous serez autant bon chrestien, que vous aurez de l’esprit de nostre Seigneur Jésus-Christ.

Vous serez autant bon capucin, que vous aurez de l’esprit de saint François.

Vous serez autant bon clerc à Paris que vous aurez de l’esprit de Saint-Denis.

15. Il est comme impossible de faire d’un mauvais chrestien un bon clerc.

16. C’est une chose dangereuse à un homme de demander les ordres sacrez, et mesme de recevoir la simple tonsure, n’appartenant proprement qu’aux évesques de juger de telles vocations ; mais c’est toujours une chose assurément bonne et méritoire de coopérer à ce que celui qui a déjà reçu ou la tonsure, ou le soubsdiaconat, verbi gratiâ, devienne ou plus parfait, ou (au moins) moins imparfait tonsuré ou sous-diacre.

17. Je n’ai jamais porté personne à estre tonsuré, au contraire j’en ai destourné une infinité par toutes les voyes que j’ay peu, les voyant se précipiter dans l’estat ecclésiastique aveuglément, sans connaissance ni instruction de ce qu’ils demandoient, et sans apparence quelconque de vocation divine à ce saint estat, estimant en cela rendre un notable service à l’Eglise, si je la déchargeois de tels officiers, qui d’ordinaire ne lui sont pas seulement inutiles, mais assez souvent scandaleux, et à charge.

18. On dit qu’à quelque chose malheur est bon, mais appliquant ce proverbe, on pourrait quasi dire que le malheureux aveuglement des ecclésiastiques d’aujourd’huy, à l’égard de la prestrise, et des charges ecclésiastiques est bon, en ce que sans iceluy, il ne se pourroit quasi trouver personne qui s’en voulut approcher ou charger, tant le fardeau en est redoutable.

19. Je n’ay point cette présomption de pouvoir servir à l’Eglise, mais je me garderay, Dieu aidant, tant que je pourray, d’y nuire et d’y donner mauvais exemple.

20. Il y a un certain aveuglement et une ignorance horrible, qui paroist très souvent en ce temps, mesme par la persuasion des directeurs, à sçavoir qu’un homme mondain qui a passé sa jeunesse, et la meilleure portion de sa vie dans les vanitez, plaisirs, et quelquefois avec scandale, et qui auroit besoin pour se sauver de faire une longue pénitence, et quelquefois publique, se jette effrontement dans l’estat ecclésiastique, pour (ce disent-ils) faire pénitence, s’humilier et réparer ainsi les désordres de leur mauvaise vie passée, célébrant journellement la sainte messe avec des ornemens pompeux et magnifiques, et en peu de temps monter en chaire, pour enseigner aux autres ce qu’ils n’ont jamais pratiqué ; qui devroient se cacher un long temps pour pleurer leur péchez, et rentrer en ce faisant dans l’innocence qu’ils avaient perdue. 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Il n’y a (se dit-on) qu’à en avoir dispense, pour de l’argent on en sera quitte ; s’il y a du péché, on dira qu’il n’y a qu’à s’en confesser, et que ce n’est pas là grande affaire. Est-ce un procédé de chrestien ? Faut-il s’étonner si pour l’ordinaire les affaires succèdent si mal, si tout y va sens-dessus-dessous.


De l’Aumosne.

1. C’est une honteuse déffaite aux riches de répondre à un pauvre : Je n’ay pas de monnoye ; il vaudrait autant dire, Je n’ai pas de charité ; ils trouvent bien des pistolles en quantité pour fournir aux pompes du diable, et ils n’ont point un double pour aider les pauvres de Jésus-Christ ! Celui qui a de l’or et de la charité, peut bien aisément trouver de la monnoye.





TABLE

Des Chapitres contenus en ce livre.

Avis Essentiel,
iii
Préface,
vii
De l’Eglise de Dieu,
11
Des Ecclésiastiques, et de leurs obligations,
15
Des Fonctions des Ecclésiastiques,
31
Des Habits des Ecclésiastiques,
47
Des Bénéficiers et Bénéfices,
58
Des Evesques,
63
Des Curez et des Paroisses,
65
Des Prestres,
90
Des Temples sacrez, et du rang qu’on doit y tenir,
105
Des Chapelles domestiques,
110
Des Saints, et de leurs saintes Reliques,
116
Des Ornemens de l’église,
123
Des Communautez,
126
Des Séminaires,
ibid.
De la Dévotion,
132
Des affaires de Dieu,
140
De l’Aumosne,
143
Fin de la table.
A.M.D.G.
Virginis que Deiparæ Mariæ.
APPROBATION.

Nous, Henry de Maupas du Tour, évesque et seigneur du Puy, comte du Velay, suffragant spécial de l’Eglise de Rome, abbé de Saint-Denys de Rheims, conseiller ordinaire du Roi en tous ses conseils, et, premier Aumosnier de la Reine, avons permis et permettons l’impression des Sentences chrestiennes et cléricales de feu M. Bourdoise.

Fait au Puy en nostre Hostel épiscopal, le 12 mars, feste de S. Grégoire-le-Grand, 1658.

Henry, évesque du Puy, etc.


Nota. Il est nécessaire de faire savoir au lecteur que c’est le même Évêque du Puy, dont il vient de lire l’approbation, qui le premier fit imprimer ce petit ouvrage. Il avait recueilli lui-même ces pensées de M. Bourdoise, dans les lettres et divers écrits de cet homme vraiment apostolique.

PIEUX LECTEUR !


Pendant l’impression de ce petit livre de M. Bourdoise, il nous a été communiqué, par M. le curé de la cathédrale de Nevers, un gros volume in-4o, de la vie de cet homme apostolique, imprimée postérieurement. Nous y avons trouvé à la fin l’Idée d’un bon ecclésiastique, augmentée de quelques sentences que l’on a recueillies dans ses lettres. Nous avons cru devoir en ajouter ici, dans la même intention que leur auteur zélé les a écrites, c’est-à-dire, pour servir à la sainte réformation du clergé et des peuples. Nous avons fait suivre des extraits des œuvres du B. Boudon, qui cite avec grandie vénération, dans ses livres, cet homme de Dieu, dont le cœur brûlant de l’amour divin était dévoré du zèle de la maison du Seigneur.

SENTENCES

CHRÉTIENNES ET CLÉRICALES

DE M. BOURDOISE. (suite.)



On n’aime point Dieu ; la plupart des gens n’aiment qu’eux-mêmes en pensant aimer Dieu et son Église.

— Je ne sais si un ecclésiastique qui est fortement attaché à ses parens, pourra se résoudre à les quitter pour aller en paradis.

— Il y avait autrefois des peintres qui, ayant fait le portrait d’un cheval, étaient obligés d’écrire au-dessous : C’est un cheval, car autrement on ne l’eût pas su ; aujourd’hui une grande partie des ecclésiastiques du siècle, non-seulement des conseillers, des abbés, des prieurs, etc., etc., faute d’un pareil écriteau, c’est un clerc, ne peuvent être connus, ni par leur habit, ni par leurs mœurs.

— Les saints de ce siècle ont des bénéfices simples, donc on n’en doit point faire de difficultés.

Feu M. *** avait un prieuré avec une cure ; Requiescat in pace.

M. le curé de *** est prieur de Chaumont : les dévots, les béats ont des bénéfices ; après cela, qui en fera scrupule ? Mais ne vaudrait-il pas beaucoup mieux servir Dieu sans intérêt temporel ?

— Une marque signalée d’un vrai curé, est lorsqu’il se recule tant qu’il peut d’une cure, qu’il remue ciel et terre, qu’il se cache et fait si bien en sorte qu’il ne soit point curé ; considérant ainsi le grand poids d’une cure, et même la conduite d’une seule âme, et la faiblesse de ses épaules. Au contraire, celui qui s’estime digne d’être curé d’une seule âme, celui-là en est très-indigne et ignore le poids du salut d’une âme, et sa propre faiblesse ; et c’est par là qu’il tombe dans les enfers.

— Un curé ne peut, en conscience, aider ses parens pauvres du revenu de son bénéfice, préférablement aux pauvres de sa paroisse ; les enfans sont préférables aux frères et aux neveux ; or, les paroissiens pauvres sont ses enfans, auxquels de droit il est obligé de fournir leurs nécessités avant que d’aider ses frères et ses neveux.

— La plupart des ecclésiastiques n’aiment ni Dieu ni le prochain, et ne voudraient pas faire pour Dieu ce qu’un laquais fait pour eux ; ils voient des milliers d’âmes se précipiter en enfer, et ils les laissent périr par leur faute.

— Oh ! qu’il y a peu de véritables ministres de Jésus-Christ, et de fidèles dispensateurs de ses mystères ! très-peu, et très-peu sont fidèles ; si peu, qu’à peine s’en trouve-t-il qui en aient seulement les apparences : se trompe qui voudra, et se sauve qui pourra, le temps de pénitence approche, où l’on sera éprouvé comme l’or dans la fournaise : se sauve qui pourra, encore une fois ; pénitence temporelle, ou damnation éternelle.

— Oh ! qu’il y a peu de prêtres qui soient véritablement à Dieu ! oh ! qu’il y en a peu qui méritent d’être canonisés ; cela est horrible !

— A voir la manière dont vivent plusieurs prêtres, on pourrait croire qu’ils auraient peur d’être canonisés. Aussi ne sera-t-on pas tenté d’offrir des chandelles à leur tombeau.

— O quatre-temps ! ô temps misérable ! oh ! que de loups entrent dans la bergerie en ces jours ! oh ! que de chiens muets !

— C’est grand dommage que M. un tel qui est homme de bien, vertueux et savant, n’ait aucun filet de l’esprit ecclésiastique : savoir tout, excepté sa profession, est-ce être savant ? Un médecin qui saurait la théologie, le droit, le grec, l’hébreu, tout excepté la médecine, guérirait-il des malades ?

— Tout le monde n’est pas propre à être médecin, ni avocat ; mais il n’y a personne qui ne soit propre à être clerc, à être prêtre et chanoine, etc., etc. Et pourquoi ? parce, dit-on, qu’il n’y a rien à faire : ô misère ! et comment aller en paradis ?

— Nous sommes dans un siècle où on ne manque pas de science ; mais on a assez peu de conscience : multi malta sciunt, etc.

Il ne faut donc pas être savant ? La conséquence ne va pas là. Il faut savoir ; mais il faut faire ce que l’on sait, et avoir autant de pratique que de science. On étudie pendant quelques années pour être prêtre, et puis ou croit n’avoir rien à faire ? et c’est de là qu’est venu le proverbe : Fainéant comme un prêtre.

— Si l’on veut remonter jusqu’à la vie de notre Seigneur Jésus-Christ, on trouvera que toute sa conduite pour la rédemption du monde, n’a été qu’en trois choses, pauvreté, humilité et travail.

— Si un païen, à qui on aurait parlé des grandeurs de Dieu et du respect qui lui est dû, venait ici des extrémités du Japon, et qu’il vît une église de la campagne, pauvre, malpropre, souvent à demi-rainée, et manquant des choses les plus nécesaires, et qu’on lui fît voir ensuite, je ne dis pas le palais d’un prince, mais seulement la maison d’un bourgeois un peu accommodé, l’or, l’azur, et les meubles précieux qu’il y verrait, ne lui feraient-ils pas croire que ce serait le temple de la Divinité ? la plupart des églises ne lui paraîtraient-elles pas plus propres à loger des bêtes qu’a offrir des sacrifices au Dieu vivant ?

— Si les prêtres vivaient aussi saintement qu’ils y sont obligés, ils mériteraient d’être canonisés, et nous aurions bien plus grand nombre de reliques. Nous faisons souvent l’office de plusieurs saints et même de plusieurs saintes filles et femmes : mais il y a peu de prêtres qui aient place dans le bréviaire.

— Si on écrivait la vie de la plupart des ecclésiastiques pour en faire des leçons à matines, qui est-ce qui oserait les lire ? Il faut qu’il en coûte pour être saint, et personne ne veut se faire violence.

— Il y a plus de quarante ans que je travaille sur les rubriques, et je ne sais pas encore de quelle classe serait l’office de M. l’abbé tel, qui craint si fort la peine ; il ne faut donc pas vouloir être saint, puisqu’on ne veut pas travailler ; ce serait une terrible conclusion. Prenons plutôt la résolution de faire et de souffrir tout ce qui sera nécessaire, à l’exemple des saints, afin d’être comme eux, quoniam non sunt condignœ passiones, etc.

— Les prêtres qui sont morts devant nous, et qui n’ont mené qu’une vie commune, c’est-à-dire, semblable à celle du commun des laïques, n’ont pas fourni des leçons à notre bréviaire ; si nous ne faisons pas plus qu’eux nous ne grossirons pas le bréviaire, non plus qu’eux.

— De savoir où sont allés les prêtres qui ont mené une vie commune, c’est la question ; saint Jean Chrysostôme doute fort de leur salut, ou plutôt il ne doute pas de leur perte, quand il dit : Non arbitror inter sacerdotes multos esse qui salvi fiant.

— Ce qui est de Dieu tend à l’humilité et à la pauvreté : ce qui est du démon tend à la grandeur et à la richesse.

— La chose du monde la plus nécessaire et la plus difficile, c’est de faire un bon séminaire ; c’est ce que le démon tâche d’empêcher de toutes ses forces, mais c’est ce que ceux qui aiment l’Eglise, devraient procurer de tout leur pouvoir.

— Oh ! que l’épiscopat est une excellente chose ! mais qu’il est difficile d’en remplir les devoirs ! Les Saints qui connaissaient le poids de cette éminente dignité, faisaient tout ce qu’ils pouvaient pour n’en être point chargés. Il faut que ceux qui cherchent aujourd’hui les dignités de l’Eglise avec tant d’ardeur, aient des lumières particulières pour cela !!

— L’office public est souvent troublé et dérangé par des fondations indiscrètes et par des dévotions particulières ; c’est un grand mal, mais la croix va à ces fondations :… l’argent y a place, et passe partout, corrompt tout et dérègle tout : si on Page:Bourdoise - Idée d'un bon ecclésiastique ou les sentences chrétiennes et cléricales, 1833.pdf/155 Page:Bourdoise - Idée d'un bon ecclésiastique ou les sentences chrétiennes et cléricales, 1833.pdf/156 Page:Bourdoise - Idée d'un bon ecclésiastique ou les sentences chrétiennes et cléricales, 1833.pdf/157 Page:Bourdoise - Idée d'un bon ecclésiastique ou les sentences chrétiennes et cléricales, 1833.pdf/158 Page:Bourdoise - Idée d'un bon ecclésiastique ou les sentences chrétiennes et cléricales, 1833.pdf/159 Page:Bourdoise - Idée d'un bon ecclésiastique ou les sentences chrétiennes et cléricales, 1833.pdf/160 Page:Bourdoise - Idée d'un bon ecclésiastique ou les sentences chrétiennes et cléricales, 1833.pdf/161 Page:Bourdoise - Idée d'un bon ecclésiastique ou les sentences chrétiennes et cléricales, 1833.pdf/162 Page:Bourdoise - Idée d'un bon ecclésiastique ou les sentences chrétiennes et cléricales, 1833.pdf/163 Page:Bourdoise - Idée d'un bon ecclésiastique ou les sentences chrétiennes et cléricales, 1833.pdf/164 Page:Bourdoise - Idée d'un bon ecclésiastique ou les sentences chrétiennes et cléricales, 1833.pdf/165 Page:Bourdoise - Idée d'un bon ecclésiastique ou les sentences chrétiennes et cléricales, 1833.pdf/166 Page:Bourdoise - Idée d'un bon ecclésiastique ou les sentences chrétiennes et cléricales, 1833.pdf/167 Page:Bourdoise - Idée d'un bon ecclésiastique ou les sentences chrétiennes et cléricales, 1833.pdf/168 Page:Bourdoise - Idée d'un bon ecclésiastique ou les sentences chrétiennes et cléricales, 1833.pdf/169 Page:Bourdoise - Idée d'un bon ecclésiastique ou les sentences chrétiennes et cléricales, 1833.pdf/170 Page:Bourdoise - Idée d'un bon ecclésiastique ou les sentences chrétiennes et cléricales, 1833.pdf/171 Page:Bourdoise - Idée d'un bon ecclésiastique ou les sentences chrétiennes et cléricales, 1833.pdf/172 Page:Bourdoise - Idée d'un bon ecclésiastique ou les sentences chrétiennes et cléricales, 1833.pdf/173 Page:Bourdoise - Idée d'un bon ecclésiastique ou les sentences chrétiennes et cléricales, 1833.pdf/174 Page:Bourdoise - Idée d'un bon ecclésiastique ou les sentences chrétiennes et cléricales, 1833.pdf/175 Page:Bourdoise - Idée d'un bon ecclésiastique ou les sentences chrétiennes et cléricales, 1833.pdf/176 Page:Bourdoise - Idée d'un bon ecclésiastique ou les sentences chrétiennes et cléricales, 1833.pdf/177 Page:Bourdoise - Idée d'un bon ecclésiastique ou les sentences chrétiennes et cléricales, 1833.pdf/178 Page:Bourdoise - Idée d'un bon ecclésiastique ou les sentences chrétiennes et cléricales, 1833.pdf/179 Page:Bourdoise - Idée d'un bon ecclésiastique ou les sentences chrétiennes et cléricales, 1833.pdf/180 Page:Bourdoise - Idée d'un bon ecclésiastique ou les sentences chrétiennes et cléricales, 1833.pdf/181 Page:Bourdoise - Idée d'un bon ecclésiastique ou les sentences chrétiennes et cléricales, 1833.pdf/182 Page:Bourdoise - Idée d'un bon ecclésiastique ou les sentences chrétiennes et cléricales, 1833.pdf/183 Page:Bourdoise - Idée d'un bon ecclésiastique ou les sentences chrétiennes et cléricales, 1833.pdf/184 Page:Bourdoise - Idée d'un bon ecclésiastique ou les sentences chrétiennes et cléricales, 1833.pdf/185 Page:Bourdoise - Idée d'un bon ecclésiastique ou les sentences chrétiennes et cléricales, 1833.pdf/186 Page:Bourdoise - Idée d'un bon ecclésiastique ou les sentences chrétiennes et cléricales, 1833.pdf/187 Page:Bourdoise - Idée d'un bon ecclésiastique ou les sentences chrétiennes et cléricales, 1833.pdf/188 Page:Bourdoise - Idée d'un bon ecclésiastique ou les sentences chrétiennes et cléricales, 1833.pdf/189 que nous ne pouvons nous lasser de citer, on a chargé d’opprobres ce bon Sauveur, on lui a reproché qu’il était un séducteur, un homme diabolique, et il souffre toutes ces choses avec une douceur admirable ! Quand Judas vient le baiser pour le livrer à ses ennemis, il lui présente sa bouche sacrée ; il donne sa tête quand on la veut couronner d’épines, ses mains quand on les veut clouer sur une croix ; quand les bourreaux le veulent fouetter, il leur abandonne son corps ; mais on lui voit le fouet en mains pour châtier les profanateurs de la maison de son Père. Il ne se contente pas de les reprendre, il ne lui suffit pas de leur faire voir leur faute, il les chasse honteusement le fouet en main. Ah ! pour lors, mon bon Sauveur, vous pouviez bien dire ce que le saint Roi-prophète avait prédit de vous : Je suis devenu comme un étranger, parce que le zèle de votre maison, ô mon Dieu ! m’a dévoré ; et de vrai c’était un état bien étranger à cet innocent Agneau. Il paraissait bien parler comme une autre personne, tant cette manière d’agir était éloignée de lui. Exemple merveilleux, mais bien efficace, pour apprendre aux chrétiens ses disciples, qui doivent être ses imitateurs, et particulièrement aux Ecclésiastiques, qu’ils ne doivent pas avoir de langues pour répondre aux injures qui leur sont dites, ni d’impatience contre ceux qui les offensent, mais qu’ils doivent avoir une voix tonnante et un courage divin quand il s’agit de défendre l’honneur de Dieu.

....Ce zèle divin a éclaté de nos jours saintement et avec force en feu M. Bourdoise, Ecclésiastique du séminaire de Saint-Nicolas-du-Chardonnet, homme véritablement de Dieu et qui avait été choisi de la divine providence pour confondre la sagesse des sages du monde, et la prudence des prudens du siécle. On l’a vu à l’imitation de son grand Maître, chasser de l’église ceux qui y commettaient des irrévérences, et cette action ayant été rapportée à saint François de Salles, dont la douceur a été incomparable, ce grand Évêque dit « qu’il y aurait bien des personnes damnées pour n’avoir pas eu assez de zèle, et que l’on ne devait pas se plaindre de celles qui en étaient remplies. »

Il faut, dit saint Charles Borromée, que les Ecclésiastiques spécialement agissent (pour défendre la cause de la gloire de Dieu) en l’esprit de Dieu, et comme bons soldats, rendant un bon combat sans aucune crainte ; et rien ne les doit empêcher de corriger publiquement les fautes publiques, quelque médisance, calomnie, injure, vexation qui leur en puisse arriver. Il ne faut pas s’en dispenser de crainte de déplaire, car le grand apôtre nous crie que, « s’il plaisait aux hommes, il ne serait pas serviteur de Jésus-Christ. » Malheur à ceux qui se taisent ou dissimulent quand il faut parler ! Oh ! combien y a-t-il de ces personnes lâches à donner le remède aux désordres, de peur d’irriter quelques particuliers, et par de maudites considérations humaines ! (Œuvres de Boudon.)


O Sacerdos quis es tu? — Non es à te, quia de nihilo — Non es ad te, quia mediator ad Deum. — Non es tibi, quia sponsus Ecclessiæ. — Non es tui, quia servus omnium. — Non es tu, quia Deus es. — Quid ergò es ? Nihil et omnia — O Sacerdos !!!

A. M. D. G.

Virginisque Deiparæ Mariæ.


Clermont, imprim. de Thibaud-Landriot.
  1. De cette nouvelle édition (1833)