La Découverte de l’Amérique par les Normands vers l’an 1000/Étude de la découverte de l’Amérique d’après l’analyse des textes

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Société d'Édition Maritimes, Géographies et Coloniales (p. 111-112).


TROISIÈME PARTIE


ÉTUDE DE LA DÉCOUVERTE DE L’AMÉRIQUE
D’APRÈS L’ANALYSE DES TEXTES


Les caractères de réalisme et de véracité précédemment exposés et la lecture des Sagas, permettent, dès maintenant, de considérer les faits qu’elles relatent et en particulier la découverte de l’Amérique comme réellement historiques.

Les nombreux savants qui ont étudié la question depuis le milieu du xixe siècle sont unanimes sur ce point. Par contre, quand, poursuivant le problème, ils ont voulu situer exactement les pays découverte et plus spécialement le Vinland, ils se sont trouvés en désaccord. Généralement unanimes sur sa localisation générale dans l’Amérique du Nord, ils diffèrent sensiblement quand ils tentent de préciser un site que l’imprécision des textes ne semble pas autoriser.

En général, ils arrivent à déduire des textes autant que des faits qu’ils relatent, qu’il faut chercher la terre découverte par les hommes du Nord sur les côtes Est de l’Amérique du Nord, entre le Sud du Labrador et la rivière Hudson (New-York). Puis, chaque auteur recherche une baie, un cap, une rivière qui puisse répondre à la description des Sagas et là commencent les divergences considérables.

Les méthodes qu’ils ont employées varient assez peu. Elles consistent généralement, en accordant aux textes une foi plus ou moins entière et en s’appuyant exclusivement sur eux, à chercher dans la topographie des côtes de l’Amérique, des points qui puissent concorder avec les descriptions des susdits textes. Ou bien, à exploiter les mesures géographiques ou astronomiques, les allusions à la flore ou à la faune et même l’ethnologie, données dans les Sagas, pour déterminer les limites de la zone de localisation.

Ce n’est que dans les derniers ouvrages qu’on a cherché dans les voyages effectifs, dans des recherches géographiques anciennes et modernes, dans la climatologie, l’étude de la navigation des Normands, dans leurs mœurs même à trouver un terrain plus propice aux thèses qui peuvent approcher de la vérité d’un fait qu’on ne connaîtra sans doute jamais avec une certitude absolue, pour le détail, tout au moins.