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La Mer (Michelet)/Livre II/XI

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Michel Lévy Frères (p. 219-234).


XI

le poisson

Le libre élément, la mer, doit tôt ou tard nous créer un être à sa ressemblance, un être éminemment libre, glissant, onduleux, fluide, qui coule à l’image du flot, mais en qui la mobilité merveilleuse vienne d’un miracle intérieur, plus grand encore, d’un organisme central, fin et fort, très élastique, tel que jusqu’ici nul être n’eut rien d’approchant.

Le mollusque rampant sur le ventre fut le pauvre serf de la glèbe. Le poulpe, avec son orgueil, son enflure, son ronflement, mauvais nageur et point marcheur, n’est guère moins le serf du hasard ; sans sa puissance d’engourdir, il n’eût pas vécu. Le crustacé belliqueux, tour à tour si haut et si bas, la terreur, la risée de tous, subit les morts alternatives où il est l’esclave, la proie, le jouet même du plus faible.

Grandes et terribles servitudes : comment nous en dégager ?



La liberté est dans la force. Dès l’origine, à tâtons, la vie, en cherchant la force, semblait confusément rêver la future création d’un axe central qui ferait l’être un, et décuplerait la vigueur du mouvement. Les rayonnés, les mollusques, en eurent des pressentiments, en ébauchèrent quelques essais. Mais ils étaient trop distraits pour le problème accablant de la défense extérieure. L’enveloppe, toujours l’enveloppe, c’est ce qui préoccupait obstinément ces pauvres êtres. En ce genre, ils firent des chefs-d’œuvre : boule épineuse de l’oursin, conque tout à la fois ouverte et fermée de l’haliotide, enfin l’armure du crustacé à pièces articulées, perfection de la défense, et terriblement offensive ! Quoi de plus ? qu’ajoutera-t-on ? rien, ce semble.

Rien ? non, tout. Qu’il vienne un être qui se fie au mouvement, un être de libre audace, qui méprise tous ces gens comme infirmes ou tardigrades, qui considère l’enveloppe comme chose subordonnée et concentre la force en soi.

Le crustacé s’entourait comme d’un squelette extérieur. Le poisson se le fait au centre, en son intime intérieur, sur l’axe où les nerfs, les muscles, tout organe viendra s’attacher.

Fantasque invention, ce semble, et au rebours du bon sens : placer le dur, le solide, précisément à l’endroit que garde si bien la chair ! L’os, si utile au dehors, le mettre à la place profonde où sa dureté sert si peu !

Le crustacé dut en rire, quand il vit la première fois un être mou, gros, trapu (les poissons de la mer des Indes), qui, s’essayant, glissait, coulait, sans coquille, armure, ni défense ; n’ayant sa force qu’au dedans, protégé uniquement par sa fluidité gluante, par le mucus exubérant qui l’entoure, et qui, peu à peu, se fixe en écailles élastiques. Molle cuirasse qui prête et plie, qui cède sans céder tout à fait.



C’était une révolution analogue à celle de Gustave-Adolphe quand il allégea son soldat des puissantes armures de fer, ne lui couvrant plus la poitrine que d’un justaucorps de chamois, d’une peau forte, légère et souple.

Révolution hardie, mais sage. Notre poisson, n’étant plus, comme le crabe, captif d’une armure, est du même coup délivré de la condition cruelle à laquelle tenait cette armure, la mue, le danger, la faiblesse, l’effort, la déperdition énorme de force qui se fait en ce moment. Il mue peu et lentement, comme l’homme et les grands animaux. Il épargne, amasse la vie, se crée le trésor d’un puissant système nerveux, à nombreux fils télégraphiques qui vont sonner, retentir à l’épine et au cerveau. Que l’os soit absent ou très mou, que le poisson garde encore l’apparence embryonnaire, il n’en a pas moins sa grande harmonie par ce riche écheveau des filets nerveux.

Nous n’avons pas dans le poisson les faiblesses élégantes du reptile et de l’insecte, si sveltes, qu’on peut, à telles places, couper comme un fil. Il est segmenté comme eux, mais ces segments sont dessous, bien cachés et bien gardés. Il s’en aide pour se contracter sans s’exposer, comme ils font, à être aisément divisé.

Comme le crustacé, le poisson préfère la force à la beauté, et, pour cela, il supprime le cou. Tête et tronc, tout est d’une masse. Principe admirable de force, qui fait que pour couper l’eau, un élément si divisible, il frappe énormément fort, s’il veut mille fois plus qu’il ne faut. Alors c’est un trait, une flèche, la rapidité de la foudre.

L’os intérieur, qui dans la seiche apparut unique et informe, ici est un grand système un, mais très multiple, — un pour la force d’unité, — multiple pour l’élasticité, pour s’approprier aux muscles, qui, contractés, dilatés tour à tour, font le mouvement. Merveille, véritable merveille que cette forme du poisson, si compacte (à voir du dehors), et si contractable au dedans, cette carène de fines côtes si flexibles (dans le hareng, dans l’alose, etc.), où s’attachent les muscles des moteurs qui poussent d’un choc alternatif. Aussi il n’expose au dehors que des rames auxiliaires, courtes nageoires qui risquent peu, qui, fortes, piquantes et gluantes, blessent, éludent, échappent. Que tout cela est supérieur au poulpe ou à la méduse, qui présentent à tout venant de molles tentacules de chair, friand morceau pour l’appétit des crustacés ou des marsouins !

Au total, ce vrai fils de l’eau, mobile autant que sa mère, glisse à travers par son mucus, fend de sa tête, choque des muscles (contractés sur ses vertèbres, sur ses fines côtes onduleuses), enfin de ses fortes nageoires il coupe, il rame, il dirige.

La moindre de ces puissances suffirait. Il les unit toutes, — type absolu du mouvement.

L’oiseau même est moins mobile, en ce sens qu’il a besoin de poser. Il est fixé pour la nuit. Le poisson jamais. Endormi il flotte encore.

Mobile à ce point, il est en même temps au plus haut degré robuste et vivace. Partout où on voit de l’eau, on est sûr de le trouver ; c’est l’être universel du globe. Aux plus hauts lacs des Cordillères ou des montagnes d’Asie, où l’air est si raréfié, où nul être ne vit plus, là, dans une grande solitude, le poisson seul s’obstine à vivre. C’est le goujon, le poisson rouge, qui ont la gloire de voir ainsi toute la terre au-dessous d’eux. De même, aux grandes profondeurs, sous des pesanteurs effroyables, habitent les harengs, les morues. Forbes, qui divise la mer en une dizaine de couches ou étages superposés, les a trouvés tous habités, et au dernier, qu’on croit si sombre, il a trouvé un poisson muni d’admirables yeux, qui y voit par conséquent et trouve assez de lumière dans ce qui nous semble la nuit.

Autre liberté du poisson. Nombre d’espèces (saumons, aloses, anguilles, esturgeons, etc.) supportent également l’eau douce et l’eau de mer, alternent, et régulièrement vont de l’une à l’autre. Plusieurs familles de poissons ont des espèces marines et d’autres fluviatiles (exemples, les raies, les bars).

Toutefois tel degré de chaleur, telle nourriture, telle habitude, semblent les fixer, les parquer, dans cet élément si libre. Les mers chaudes sont comme un mur pour les espèces polaires, qui les trouvent infranchissables. D’autre part, ceux des mers chaudes sont arrêtés aux courants froids du cap de Bonne Espérance. On ne connaît que deux ou trois espèces de poissons cosmopolites. Peu fréquentent la haute mer. La plupart sont littoraux et n’aiment que certains rivages. Ceux des États-Unis ne sont point ceux de l’Europe. Ajoutez des spécialités de goût, qui ne les enchaînent pas absolument, mais les retiennent. La raie barbote sur la vase, et les soles aux fonds sablonneux, les cottes rampent sur les hauts-fonds, la murène se plaît sur les roches, et la perche sur les grèves, les balistes dans l’eau peu profonde sur un lit de madrépores. La scorpène, tour à tour nage et vole ; poursuivie par les poissons, elle s’élance, se soutient dans l’air, et si les oiseaux la chassent, elle plonge à l’instant dans les flots.



Le proverbe populaire : « Heureux comme un poisson dans l’eau », exprime une vérité. Dans les temps calmes, un ballon d’air, plus ou moins chargé et qui lui permet de se faire plus ou moins pesant, le fait naviguer à son aise suspendu entre deux eaux. Il va, paisible, bercé, caressé du flot, dort, s’il veut, en route. Il est tout à la fois embrassé et isolé par la substance onctueuse qui rend sa peau, ses écailles glissantes et imperméables. Son milieu est peu variable, toujours à peu près le même, pas trop froid et pas trop chaud. Quelle terrible différence entre une vie si commode et celle qui nous est départie, à nous habitants de la terre ! Chaque pas que nous faisons nous fait rencontrer des aspérités, des obstacles. La rude terre nous met des pierres au passage, nous fatigue, nous épuise, à monter, descendre, remonter ses pentes. L’air varie selon les saisons, et souvent très cruellement. L’eau, la froide pluie, pendant des nuits et des jours, tombe impitoyablement, nous pénètre, nous morfond, parfois gèle à nos cheveux, et nous entoure frissonnants des pointes aiguës de ses cristaux.

La félicité du poisson, sa bienheureuse plénitude de vie, s’expriment sous les tropiques par le luxe de ses couleurs, et se traduit dans le Nord par la vigueur du mouvement. Dans l’Océanie et la mer des Indes, ils jouent, errent et vagabondent, sous les formes les plus bizarres, les plus fantastiques parures ; ils prennent leurs ébats joyeux entre les coraux, sur les fleurs vivantes. Nos poissons des mers froides et tempérées sont les grands voiliers, les rameurs puissants, les vrais navigateurs. Leurs formes allongées et sveltes en font des flèches de vitesse. Ils peuvent en remontrer à tout constructeur de vaisseaux ; quelques-uns ont jusqu’à dix nageoires, qui, à volonté rames et voiles, peuvent être tenues toutes ouvertes, ou bien en partie pliées. La queue, merveilleux gouvernail, est aussi la principale rame. Les meilleurs nageurs l’ont fourchue ; c’est l’épine entière qui aboutit là, et qui, contractant ses muscles, fait avancer le poisson.

La raie a deux nageoires immenses, deux grandes ailes pour battre les flots. Sa queue longue, souple et déliée, est une arme pour frapper, un fouet pour fendre et diviser la densité de la lame. Mince et déplaçant si peu d’eau, filant dans un sens oblique, elle est par cela même aisément soulevée et n’a que faire de la vessie qui soutient les poissons épais. Ainsi tous ont des appareils appropriés à leur milieu. La sole est ovale, aplatie, pour se glisser dans le sable. L’anguille, pour se rouler sur les vases, prend des formes serpentines et se fait un long ruban. Les lophies, qui doivent vivre souvent accrochées aux rochers, ont des nageoires-mains qui rappellent le poisson moins que la grenouille.



La vue est le sens de l’oiseau, l’odorat celui du poisson. Le faucon dans les nuages perce du regard l’espace profond, voit le gibier presque invisible. De même, des profondeurs de l’eau, à l’odeur d’une proie tentante, la raie est avertie, remonte. Dans ce monde demi-obscur, de lueurs douteuses et trompeuses, on se fie à l’odorat, parfois au toucher. Ceux qui, comme l’esturgeon, fouillent la vase, ont le tact exquis. Le requin, la raie, la morue (avec ses gros yeux écartés), voient mal, mais flairent et sentent. Chez la raie, l’odorat est si sensible, qu’elle a un voile tout exprès pour le fermer par moment, et en annuler la puissance, qui sans doute l’importunerait et la prendrait au cerveau.

À ce puissant moyen de chasse, ajoutez des dents admirables, acérées, parfois en scie, multipliées chez quelques-uns en plusieurs rangées, au point de paver la bouche, le palais et le gosier. La langue même en est armée. Ces dents, fines, partant fragiles, en ont d’autres, derrière, toutes prêtes, si elles cassent, pour les remplacer.

Nous l’avons dit dès l’ouverture de ce second livre, il a fallu que la mer produisît ces êtres terribles, ces tout puissants destructeurs, pour combattre, guérir elle-même l’étrange mal qui la travaille, l’excès de fécondité. La Mort, chirurgien secourable, par une saignée persévérante, d’abondance immense, la soulage de cette pléthore dont elle eût été noyée. L’épouvantable torrent de génération qui s’y fait, le déluge du hareng, les milliards d’œufs de la morue, tant d’effrayantes machines à multiplier, qui, décuplant, centuplant, combleraient les océans, étoufferaient la nature, elle s’en défend surtout par l’engouffrement rapide de la machine de mort, le nageur armé, le poisson.

Beau spectacle, grand, saisissant. Le combat universel de la Mort et de l’Amour ne semble rien sur la terre lorsqu’on oppose vis-à-vis ce qu’il est au fond de la mer. Là, d’inconcevable grandeur, il effraye par sa furie, mais en regardant de plus près on le voit très harmonique et d’un surprenant équilibre. Cette furie est nécessaire. Cet échange de la substance, si rapide (à éblouir !), cette prodigalité de la mort, c’est le salut.

Rien de triste ; une joie sauvage semble régner dans tout cela. De cette vie de la mer, âprement mêlée des deux forces qui semblent se détruire l’une l’autre, ressort une santé merveilleuse, une pureté incomparable, une beauté terrible et sublime. Dans les morts et dans les vivants, elle triomphe également. Sans en faire grande différence, elle leur prête et leur reprend l’électricité, la lumière, elle en tire ce jeu d’étincelles, et cet infini d’éclairs pâles, qui, jusque sous la nuit du pôle, fait sa sinistre féerie.

La mélancolie de la mer n’est pas dans son insouciance à multiplier la mort. Elle est dans son impuissance de concilier le progrès avec l’excès du mouvement.

Elle est cent fois et mille fois plus riche que la terre, plus rapidement féconde. Elle édifie même et bâtit. Les accroissements que prend la terre (on l’a vu par les coraux), elle les tient de la mer encore ; car la mer n’est pas autre chose que le globe en son travail, en son plus actif enfantement. Elle a son obstacle unique dans cette rapidité. Son infériorité paraît à la difficulté qu’elle a (elle si riche de génération) pour organiser l’Amour.

On est triste quand on songe que les milliards et milliards des habitants de la mer n’ont que l’amour vague encore, élémentaire, impersonnel. Ces peuples qui, chacun à son tour, montent et viennent en pèlerinage vers le bonheur et la lumière, donnent à flots le meilleur d’eux-mêmes, leur vie, à la chance inconnue. Ils aiment, et ils ne connaîtront jamais l’être aimé où leur rêve, leur désir se fût incarné. Ils enfantent, sans avoir jamais cette félicité de renaissance qu’on trouve en sa postérité.

Peu, très peu, des plus vivants, des plus guerriers, des plus cruels, ont l’amour à notre manière. Ces monstres si dangereux, le requin et sa requine, sont forcés de s’approcher. La nature leur a imposé le péril de s’embrasser. Baiser terrible et suspect. Habitués à dévorer, engloutir tout à l’aveugle (animaux, bois, pierres, n’importe), cette fois, chose admirable ! ils s’abstiennent. Quelque appétissants qu’ils puissent être l’un pour l’autre, impunément, ils s’approchent de leur scie, de leurs dents mortelles. La femelle, intrépidement, se laisse accrocher, maîtriser, par les terribles grappins qu’il lui jette. Et, en effet, elle n’est pas dévorée. C’est elle qui l’absorbe et l’emporte. Mêlés, les monstres furieux roulent ainsi des semaines entières, ne pouvant, quoique affamés, se résigner au divorce, ni s’arracher l’un de l’autre, et, même en pleine tempête, invincibles, invariables dans leur farouche embrassement.

On prétend que, séparés même, ils se poursuivent encore d’amour, que le fidèle requin, attaché à ce doux objet, la suit jusqu’à sa délivrance, aime son héritier présomptif, unique fruit de ce mariage, et jamais, jamais ne le mange. Il le suit et veille sur lui. Enfin, s’il vient un péril, cet excellent père le ravale et l’abrite dans sa vaste gueule, mais non pas pour le digérer.



Si la vie des mers a un rêve, un vœu, un désir confus, c’est celui de la fixité. Le moyen violent, tyrannique, du requin, ces prises d’acier, ce grappin sur la femelle, la fureur de leur union, donnent l’idée d’un amour de désespérés. Qui sait en effet si dans d’autres espèces, douces et propres à la famille, qui sait si cette impuissance d’union, cette fluctuation sans fin d’un voyage éternel sans but, n’est pas une cause de tristesse ? Ils deviennent, ces enfants des mers, tout amoureux de la terre. Beaucoup remontent dans les fleuves, acceptent la fadeur de l’eau douce, si pauvre et si peu nourrissante, pour lui confier, loin des tempêtes, l’espoir de leur postérité. Tout au moins ils se rapprochent des rivages de la mer, cherchent quelque anse sinueuse. Ils deviennent même industrieux, et, de sable, de limon, d’herbe, essayent de faire de petits nids. Effort touchant. Ils n’ont nullement les instruments de l’insecte, merveille d’industrie animale. Ils sont dépourvus bien plus que l’oiseau. C’est à force de persévérance, sans mains, ni pattes, ni bec, uniquement de leur pauvre corps, qu’ils rassemblent un paquet d’herbes, le percent, y passent et repassent, jusqu’à obtenir une certaine cohésion (voir Coste sur les épinoches). Mais que de choses les entravent ! La femelle, aveugle et gourmande, trouble le travail, menace les œufs. Le mâle ne les quitte pas, les défend, les protège, plus mère que la mère elle-même.

Cet instinct se trouve dans plusieurs espèces, spécialement chez les plus humbles, les gobies, un petit poisson, ni beau, ni bon ; si méprisé, qu’on ne daigne pas le pêcher ; ou, pêché, on le rejette. Eh bien, ce dernier des derniers est un tendre père de famille, laborieux, qui, si petit, si faible, si dépourvu, n’en est pas moins l’architecte ingénieux, l’ouvrier du nid, et, de sa volonté seule, de sa tendresse, vient à bout de construire le berceau protecteur.

C’est pitié, cependant, de voir qu’un tel effort de cœur n’atteigne pas tout son but, que cet être soit arrêté à ce premier élan de l’art par la fatalité de sa nature. On tombe dans la rêverie. On sent que ce monde des eaux ne se suffit pas à lui-même.



Grande mère qui commenças la vie, tu ne peux la mener à bout. Permets que ta fille, la Terre, continue l’œuvre commencée. Tu le vois, dans ton sein même, au moment sacré, tes enfants rêvent la Terre et sa fixité ; ils l’abordent, lui rendent hommage.

À toi de commencer encore la série des êtres nouveaux par un prodige inattendu, une ébauche grandiose de la chaude vie amoureuse, de sang, de lait, de tendresse, qui dans les races terrestres aura son développement.