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Page:Œuvres complètes de Guy de Maupassant, XI.djvu/270

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Il respira quelques secondes, puis reprit d’un ton plus calme :

— Je comprends qu’il vous soit pénible de voir un travail de cette importance confié à un menuisier d’une paroisse voisine. Mais je ne peux faire autrement, à moins que… mais non… c’est impossible… Vous n’y consentiriez point, et, sans ça, jamais.

Sabot regardait maintenant la file des bancs alignés jusqu’à la porte de sortie. Cristi, si on changeait tout ça ?

Et il demanda :

— Qu’est-ce qu’il vous faudrait ? Dites toujours.

Le prêtre, d’un ton ferme, répondit :

— Il me faudrait un gage éclatant de votre bon vouloir.

Sabot murmura :

— Je ne dis pas. Je ne dis pas, p’t-être qu’on s’entendrait.

Le curé déclara :

— Il faut communier publiquement à la grand’messe de dimanche prochain.

Le menuisier se sentit pâlir, et, sans répondre, il demanda :

— Et les bancs, est-ce qu’on va les refaire itou ?

L’abbé répondit avec assurance :

— Oui, mais plus tard.