Page:Œuvres complètes de Guy de Maupassant, XVI.djvu/101

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Ne voyant point l’aînée, il l’avait crue perdue d’abord !

Je me relevai lentement, et, soudain, j’aperçus une lumière sur la mer, tout près de nous. Je criai ; on répondit. C’était une barque qui nous cherchait, le patron de l’hôtel ayant prévu notre imprudence.

Nous étions sauvés. J’en fus désolé ! On nous cueillit sur notre radeau, et on nous ramena à Saint-Martin.

L’Anglais, maintenant, se frottait les mains et murmurait :

— Bonne souper ! bonne souper !

On soupa, en effet. Je ne fus pas gai, je regrettais le Marie-Joseph.

Il fallut se séparer, le lendemain, après beaucoup d’étreintes et de promesses de s’écrire. Ils partirent vers Biarritz. Peu s’en fallut que je ne les suivisse.

J’étais toqué ; je faillis demander cette fillette en mariage. Certes, si nous avions passé huit jours ensemble, je l’épousais ! Combien l’homme, parfois, est faible et incompréhensible !

Deux ans s’écoulèrent sans que j’entendisse parler d’eux ; puis je reçus une lettre de New-York. Elle était mariée, et me le disait. Et,