Aller au contenu

Page:Œuvres complètes de Guy de Maupassant, XVI.djvu/190

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

mandé mon nom… pour entendre le son de ma voix.

— Très bien, ma bonne Rose. Allez le plus vite que vous pourrez.

— Que madame ne craigne rien. Je ne résisterai que le temps nécessaire pour ne pas me déprécier.

Au bout de huit jours mon mari ne sortait presque plus. Je le voyais rôder toute l’après-midi dans la maison ; et ce qu’il y avait de plus significatif dans son affaire, c’est qu’il ne m’empêchait plus de sortir. Et moi j’étais dehors toute la journée… pour… pour le laisser libre.

Le neuvième jour, comme Rose me déshabillait, elle me dit d’un air timide :

— C’est fait, madame, de ce matin.

Je fus un peu surprise, un rien émue même, non de la chose, mais plutôt de la manière dont elle me l’avait dite. Je balbutiais.

— Et… et… ça s’est bien passé ?…

— Oh ! très bien, madame. Depuis trois jours déjà il me pressait, mais je ne voulais pas aller trop vite. Madame me préviendra du moment où elle désire le flagrant délit.

— Oui, ma fille. Tenez !… prenons jeudi.