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Page:Œuvres de Descartes, éd. Cousin, tome V.djvu/181

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DISCOURS TROISIÈME.

DU SEL.


La salure de la mer ne consiste qu’en ces plus grosses parties de son eau, que j’ai tantôt dit ne pouvoir être pliées comme les autres par l’action de la matière subtile, ni même agitées sans l’entremise des plus petites. Car, premièrement, si l’eau n’étoit composée de quelques parties ainsi que j’ai tantôt supposé, il lui seroit également facile ou difficile de se diviser en toutes façons et en tous sens, en sorte qu’elle n’entreroit pas si facilement qu’elle fait dans les corps qui ont des pores un peu larges, comme dans la chaux et dans le sable, ou bien elle pourroit aussi, en quelque façon, pénétrer en ceux qui les ont plus étroits, comme dans le verre et les métaux. Puis si ces parties n’avoient la figure que je leur ai attribuée lorsqu’elles sont dans les pores des autres corps, elles n’en pourroient pas si aisément être chassées par la seule agitation des vents ou de la chaleur, ainsi qu’on l’éprouve assez par les huiles ou autres liqueurs grasses, dont nous avons dit