Page:Œuvres de Descartes, éd. Cousin, tome V.djvu/206

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soient tant élevées que la résistance de leur pesanteur fasse qu’il leur soit plus aisé de se détourner et de prendre leur cours de part et d’autre vers I et M au-dessus des nues G et K, que de continuer plus haut en ligne droite ; et ces nues G et K étant aussi en même temps échauffées et raréfiées par le soleil, se convertissent en vapeurs qui prennent leur cours de G vers H, et de K vers L, plutôt que vers E et vers F ; car l’air épais qui est vers les poles leur résiste bien davantage que ne font les vapeurs qui sortent de la terre vers le midi, et qui, étant fort agitées et prêtes à se mouvoir de tous côtés, leur peuvent facilement céder leur place. Ainsi, prenant F pour le pole arctique, le cours de ces vapeurs de K vers L fait un vent du nord qui souffle pendant le jour en Europe ; et ce vent souffle de haut en bas, à cause qu’il vient des nues vers la terre ; et il est ordinairement fort violent, à cause qu’il est excité par la chaleur la plus forte de toutes, à savoir celle du midi, et de la matière la plus aisée à dissoudre en vapeur, à savoir des nues. Enfin ce vent est fort froid et fort sec, tant à cause de sa force, suivant ce qui a été dit ci-dessus que les vents impétueux sont toujours secs et froids, comme aussi il est sec à cause qu’il n’est ordinairement composé que des plus grossières parties de l’eau douce mêlées avec l’air, au lieu que l’humidité dépend principalement des plus sub-