Aller au contenu

Page:Œuvres de Descartes, éd. Cousin, tome V.djvu/234

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

mencent derechef à se geler : et même les plus liquides, c’est-à-dire les plus agitées de leurs parties qui se trouvent ailleurs, tendent aussi vers là, au lieu que celles qui n’ont pas loisir de se fondre demeurent au centre ; d’où vient que le dehors de chaque grain de cette grêle étant ordinairement composé d’une glace continue et transparente, il y a dans le milieu un peu de neige ; ainsi que vous pourrez voir en les cassant. Et pourcequ’elle ne tombe quasi jamais qu’en été, ceci vous assurera que les nues peuvent être pour lors composées de parcelles de glace aussi bien que l’hiver. Mais la raison qui empêche qu’il ne peut guère tomber en hiver de telle grêle, au moins dont les grains soient un peu gros, est qu’il n’arrive guère assez de chaleur jusques aux nues pour cet effet, sinon lorsqu’elles sont si basses que leur matière, étant fondue ou presque fondue, n’auroit pas le temps de se geler derechef avant que d’être descendue jusques à terre. Que si la neige n’est point encore si fondue, mais seulement un peu réchauffée et ramollie, lorsque le vent froid, qui la convertit en grêle survient, elle ne se rend point du tout transparente, mais demeure blanche comme du sucre. Et si les flocons de cette neige sont assez petits, comme de la grosseur d’un pois ou au-dessous, chacun se convertit en un grain de grêle qui est assez rond ; mais s’ils sont plus gros, ils se fendent et se