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Page:Œuvres de Descartes, éd. Cousin, tome V.djvu/293

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lumière qui les produit. Mais ils diffèrent en ce que l’arc—en-ciel ne se voit jamais que lorsqu’il pleut actuellement au lieu vers lequel on le voit, bien que souvent il ne pleuve pas au lieu où est le spectateur ; et eux ne se voient jamais où il pleut : ce qui montre qu’ils ne sont pas causés par la réfraction qui se fait en des gouttes d’eau ou en de la grêle, mais par celle qui se fait en ces petites étoiles de glace transparentes dont il a été parlé ci-dessus ; car on ne sauroit imaginer dans les nues aucune autre cause qui soit capable d’un tel effet ; et si on ne voit jamais tomber de telles étoiles que lorsqu’il fait froid, la raison nous assure qu’il ne laisse pas de s’en former en toutes saisons. Même, à cause qu’il est besoin de quelque chaleur pour faire que de blanches qu’elles sont au commencement, elles deviennent transparentes, ainsi qu’il est requis à cet effet, il est vraisemblable que l’été y est plus propre que l’hiver. Et encore que la plupart de celles qui tombent paroissent à l’œil extrêmement plates et unies, il est certain néanmoins qu’elles sont toutes quelque peu plus épaisses au milieu qu’aux extrémités, ainsi qu’il se voit aussi à l’œil en quelques unes ; et selon qu’elles le sont plus ou moins, elles font paroître ces cercles plus ou moins grands : car il y en a sans doute de plusieurs grandeurs. Et si ceux qu’on a le plus souvent observés ont eu leur diamètre