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Page:Œuvres de Descartes, éd. Cousin, tome V.djvu/296

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elles se forment n’est pas entièrement transparente.

On en pourroit bien imaginer encore quelques autres qui se formassent à l’imitation de l’arc-en-ciel en des gouttes d’eau, à savoir premièrement par deux réfractions sans aucune réflexion ; mais alors il n’y a rien qui détermine leur diamètre, et la lumière n’est point limitée par l’ombre, comme il est requis pour la production des couleurs : puis aussi par deux réfractions et trois ou quatre réflexions ; mais leur lumière, étant alors grandement foible, peut aisément être effacée par celle qui se réfléchit de la superficie des mêmes gouttes, ce qui me fait douter si jamais elles paroissent, et le calcul montre que leur diamètre devroit être beaucoup plus grand qu’on ne le trouve en celles qu’on a coutume d’observer.

Enfin, pour ce qui est de celles qu’on voit quelquefois autour des lampes et des flambeaux, la cause n’en doit point être cherchée dans l’air, mais seulement dans l’œil qui les regarde. Et j’en ’ai vu cet été dernier une expérience fort manifeste. Ce fut en voyageant de nuit dans un navire, où, après avoir tenu tout le soir ma tête appuyée sur une main dont je fermois mon œil droit pendant que je regardois de l’autre vers le ciel, on apporta une chandelle au lieu ou j’étois ; et lors ouvrant les deux yeux, je vis deux couronnes autour de la flamme,