Page:Œuvres de Descartes, éd. Cousin, tome V.djvu/483

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bas de tous ; ce qui doit être ainsi, parceque nous ne pouvons commencer les divisions de toute l’octave que de deux lieux, à savoir, ou en mettant au premier lieu deux tons, et après un demi—ton trois tons consécutifs au dernier lieu ; ou, au contraire, en mettant trois tons au premier lieu et deux seulement au dernier. Or le terme F représente ces deux lieux tout ensemble : car si nous y commençons par bémol, il n’y a que deux tons au premier lieu ; si c’est par bécarre, il y en aura trois, et partant, etc.

Il est donc clair et évident, en premier lieu, par cette dernière figure et par la figure 14, que toute l’octave ne contient que cinq espaces par où la voix passe et se meut naturellement, c’est-à·dire sans aucune fraction ni terme mobile, lequel il a fallu trouver avec artifice pour aller au-delà ; d’où il est arrivé qu’on a donné ces cinq intervalles à la voix de nature, et qu’on n’a inventé que six syllabes, comme autant de caractères, pour les exprimer, savoir, ut, ré, mi, fa, sol, la.

Secondement, que de l’ut au il y a toujours un ton majeur, du au mi toujours un ton mineur, du mi au fa toujours un demi—ton majeur ; du fa au sol toujours un ton majeur, et enfin du sol au la toujours un ton mineur.

En troisième lieu, qu’il n’y a que deux sortes de voix artificielles, savoir bémol et bécarre ; parceque l’espace qui est entre A et C, lequel n’est point