Page:Œuvres de Descartes, éd. Cousin, tome V.djvu/505

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ait nécessairement une fausse relation du triton ou de la fausse quinte.

Il y a trois termes principaux en chaque mode, par lesquels il faut commencer, et principalement finir, comme chacun sait. On les appelle modes, tant parcequ’ils empêchent que la chanson ne passe les bornes prescrites à chaque partie, que principalement aussi parcequ’ils peuvent beaucoup aider et servir à composer différents airs qui nous touchent diversement selon la diversité de leurs modes. Les musiciens qui n’ont que la pratique et l’expérience traitent de cela assez amplement, et l’on en peut ici trouver aisément les raisons ; car il est constant qu’il y a certains modes où, dans les plus considérables lieux et dans ceux qui le sont moins, se rencontrent souvent des ditons et des tierces mineures, d’où, comme nous avons montré ci-devant, naît presque toute la variété de la musique.

On pourroit dire la même chose touchant les degrés mêmes ; car le ton majeur en est le premier qui approche beaucoup des accords, et qui s’engendre par lui-même de la division du diton, au lieu que les autres ne s’engendrent que par accidents. De ces observations et autres semblables on pourroit inférer plusieurs choses touchant la nature des degrés, mais cela seroit trop long. Ensuite de quoi je devrois aussi traiter en particu-