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Page:Œuvres de Descartes, éd. Cousin, tome V.djvu/97

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DISCOURS HUITIÈME.

L’ellipse ou l’ovale est une ligne courbe que les mathématiciens ont accoutumé de nous exposer en coupant de travers un cône ou un cylindre, et que j’ai vu aussi quelquefois employer par des jardiniers dans les compartiments de leurs parterres, où ils la décrivent d’une façon qui est véritablement fort grossière et peu exacte, mais qui fait, ce me semble, mieux comprendre sa nature que la section du cylindre ni du cône.


Ils plantent en terre deux piquets, comme, par exemple, l’un au point H[1], l’autre au point I, et, ayant noué ensemble les deux bouts d’une corde, ils la passent autour d’eux en la façon que vous voyez ici BHI ; puis, mettant le bout du doigt en cette corde, ils le conduisent tout autour de ces deux piquets en la tirant toujours à eux d’égale force, afin de la tenir tendue également, et ainsi décrivent sur la terre la ligne courbe DBK, qui est une ellipse. Et si, sans changer la longueur de cette corde BHI, ils plantent seulement leurs piquets H et I un peu plus proches l’un de l’autre, ils décriront derechef une ellipse, mais qui sera d’autre espèce que la précédente : et s’ils les plantent encore un peu plus proches, ils en décriront encore une autre ; et enfin, s’ils les joignent ensemble tout-à-fait, ce sera un cercle qu’ils décriront ; au lieu que, s’ils diminuent la longueur de la corde en même proportion

  1. Figure 33.