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Page:Œuvres de Descartes, éd. Cousin, tome XI.djvu/250

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jets, soit à cause des répétitions fréquentes qui ramènent les mêmes objets sous nos yeux. Mais si nous disposons toutes choses dans le meilleur or­dre, on verra le plus souvent se former des classes fixes et déterminées, dont il suffira de connoître une seule, ou de connoître celle-ci plutôt que cette autre, ou seulement quelque chose de l’une d’elles ; et du moins nous n’aurions pas à revenir sur nos pas inutilement. Cette marche est si bonne, que par là on vient à bout sans peine et en peu de temps d’une science qui au premier abord paroissoit immense.

Mais l’ordre qu’il faut suivre dans l’énuméra­tion peut quelquefois varier, et dépendre du ca­price de chacun ; aussi, pour qu’il soit satisfai­sant le plus possible, il faut se rappeler ce que nous avons dit dans la règle cinquième. Dans les moindres choses, tout le secret de la méthode consiste souvent dans l’heureux choix de cet ordre. Ainsi, voulez-vous faire un anagramme parfait en transposant les lettres d’un mot ? il ne vous sera pas nécessaire d’aller du plus facile au moins facile, de distinguer l’absolu du relatif ; ces prin­cipes ne sont ici d’aucune application : il suffira seulement de se tracer, dans l’examen des transpo­sitions que les lettres peuvent subir, un ordre tel qu’on ne revienne jamais sur la même, puis de les ranger en classes, de manière à pouvoir re-