Page:Œuvres de Descartes, éd. Cousin, tome XI.djvu/304

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

nous a paru en être ainsi ; mais il faudra révoquer en doute cette assertion même, pour examiner en­suite ce que nous pourrons juger de certain sur ce sujet.

Nous péchons par omission toutes les fois que nous ne réfléchissons pas à quelque condition re­quise pour la détermination de la question, soit qu’elle s’y trouve exprimée, soit qu’on puisse la reconnoître d’une manière quelconque. Ainsi font ceux qui cherchent le mouvement perpétuel, non celui de la nature, des astres ou des sources, par exemple, mais un mouvement créé par l’art hu­main, découverte que plusieurs ont crue possible. Calculant que la terre est perpétuellement mue d’un mouvement circulaire autour de son axe, et que l’aimant retient les propriétés de la terre, ils espéraient découvrir le mouvement perpétuel en disposant cette pierre de manière qu’elle se mût en cercle, ou au moins communiquât au fer son mouvement avec ses autres vertus. Or, quand ils y réussiroient, ils n’auroient pas encore trouvé le mouvement perpétuel. Ils n’auroient fait que se servir de celui que leur donne la nature, tout de même que s’ils disposoient une roue au courant d’un fleuve pour qu’elle tournât toujours. C’est là omettre une condition requise pour la détermi­nation de la question.

La question étant suffisamment comprise, il faut