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Page:73COURDALPES-18640216.djvu/2

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maintiennent en place tous les fonctionnaires danois et ils interdisent les manifestations en faveur du duc d’Augustenbourg.

P. Dumas.

Lombardie. - Milan, 12 février. - Le roi est arrivé hier soir. II a assisté au spectacle, au théâtre de la Scala. Sa Majesté a été accueillie avec un enthousiasme indescriptible. Aujourd’hui, grand dîner à la cour.

Su Majesté avait quitté Turin la veille accompagnée par les ministres des affaires étrangères, de l’intérieur, de la justice et des travaux publics.

Autriche. - Vienne, 13 février. - Le bruit court que le gouvernement va augmenter considérablement les forces militaires en Vénétie, afin de pouvoir faire face à toutes les éventualités.

On lit dans le journal la Presse qu’il ressort des négociations qui ont eu lieu jusqu’ici entre les deux grandes puissances allemandes et le cabinet anglais au sujet des propositions d’armistice et de eonfôrnice, .que l’Autriche et la Prusse veulent avant tout avoir l’iitierenienl entre leurs mains le Scliles* wig ion saii que l’île d’Als^n en fait partiel. Ce n’est qu’après «ioir obtenu ce résultat qu’elles s’engageront dans des négociations.

L’Anli’ii be et la Prusse ont déclaré aux puissances occidentales qu’elles n’avaient pus l’intention île (jorler atteinte à l’intégrité du Danemark, ni de favoriser les droits de succession du duc d’Augustenbonrg.

La Presse dit que l’établissement d’une union personnelle est la seule issue qui s’offre aux cabinets de Vienne et de Berlin.

P. Dumas.


Incendie du théâtre de Chambéry.

Nous avons adressé à tous nos abonnes des exemplaires du Courrier de Savoie d’hier contenant des détails sur l’incendie du théâtre. Nous les complétons aujourd’hui sur de nouveaux renseignements.

Commençons par une rectification :

Nous avons commis une erreur en disant que les archives do la ville avaient été entièrement détruites. Il n’en a été brûlé que ce qui se trouvait dans les bureaux provisoires lie la mairie au Théâtre. Tout le surplus, comprenant les livres Vert, Bleu et Rouge avait, fort heureusement été transporté à la Grenotte avec la bibliothèque de la ville. La partie conservée consiste dans tout ce qui est antérieur à 1810.

Le feu était entièrement éteint, hier. On a, par précaution, démoli les cheminées restées debout et qui menaçaient ruine. Il ne paraît pas possible de conserver la moindre partie des murs de l’édifice, qui ont été calcinés.

On croit que le feu s’est communiqué par le calorifère placé dans la grande salle, qui était encaissé dans des cloisons en lattes et en plâtre, et qui est resté allumé après la fermeture des bureaux du secrétariat.

Parmi les travailleurs les plus zélés, nous avons mentionné un jeune homme qu’on nous avait dit être employé des contributions indirectes. Nous sommes heureux de pouvoir aujourd’hui citer son nom, et nous le faisons avec d’autant plus de plaisir qu’il a été d’une rare modestie. C’est le jeune Poncet Ferdinand, employé à la préfecture de la Savoie. Nous le prions de nous pardonner d’avoir levé le voile qui couvrait son anonyme.

Pendant l’incendie les sœurs de St-Joseph ont distribué aux militaires et aux autres travailleurs un tonneau devin.

On nous assure que M. Désarnod, avocat, propriétaire d’une partie de la maison Châteauneuf a également fait distribuer un tonneau de vin aux travailleurs.

Nous avons évalué la perte à 500 mille fr. Quelques personnes portent cette évaluation à un million. D’autres, plus près de la vérité, parlent de 6 à 700 mille fr. La construction n’a coûté que 250 à 300,000 fr., mais aujourd’hui elle coûtera le double, le prix des matériaux et de la main d’œuvre étant doublés.

Le théâtre de Chambéry fut bâti de 1821 à 1823 par M. Dénarié, entrepreneur, sous la direction de M. Jacques Pregliasco, auteur des dessins sur lesquels a été reconstruit en 1821 le théâtre d’Angennes à Turin. Les décorations ont été dirigées par M. Sevesi, gendre de M. Pregliasco et neveu des célèbres Galliari, ou Gagliari, décorateurs de l’ancien théâtre de Chambéry en 1775. Le rideau est de Won, peintre du roi. Les fresques de la salle des Concerts étaient du même peintre.

L’inauguration du théâtre avait été faite le samedi 24 juillet 1824 en présence de LL. MM. le roi Charles-Félix et la reine Marie-Christine, dont on célébrait la fête ce jour-là même, et de S.A.R. Mme la duchesse de Chablais. On joua pour lever de rideau une petite pièce composée pour la circonstance, La pièce improvisée ou la Répétition de la Fête, et ensuite Les fausses confidences et la Partie de chasse de Henri IV.

Ce bel édifice était vraiment digne de la capitale de la Savoie ; c’est assez dire que les autres villes de l’empire en comptaient peu d’aussi beaux. Le vaisseau était vaste ; la salle, à quatre rangs de loges, pouvait contenir 1,800 personnes. Elle était précédée d’un vaste et beau vestibule, des deux côtés duquel montaient les escaliers communiquant aux loges. On entrait au parterre par un escalier de six marches et aux stalles d’orchestre ainsi qu’au parquet par deux couloirs latéraux.

Nous avons parlé du rideau et nous l’avons qualifié à juste titre d’œuvre d’art. Il représente la descente d’Orphée aux enfers. A gauche Pluton et Proserpine sur leur trône sont entourés des trois juges, Minos, Eacus et Rhadamante ; au bas du trône, les Gorgones se tordent dans des convulsions de plaisir. Cerbère est couché aux pieds de l’artiste qu’entourent des animaux fabuleux. A droite on voit Caron traversant le Styx, et au delà les Champs Elysées, d’où accourent une foule de femmes charmées par les sons de la lyre céleste. Dans les airs planent Mercure et Apollon conduisant le char du Soleil. L’ensemble de ce tableau est plein de. poésie ; le dessin est savant, et quant aux peintures elles sont, de l’avis de tous, simplement admirables.

L’éclairage était splendide. Il consistait en un magnifique lustre et en un grand nombre de candélabres à cinq branches placés aux loges d’avant-scène et aux galeries des premières loges.

La scène était vaste et admirablement disposée. Les trucs étaient très importants. Quant au décors, ils étaient fort beaux. On pouvait jouer à Chambéry tous les opéras comiques et les grands opéras, tels que Robert le Diable et les Huguenots. On n’avait point encore monté les décors du Prophète.

Dans le Guide de l’étranger à Chambéry, l’économiste historien, qui a également bien étudié l’histoire du vieux Chambéry et les conditions de prospérité du Chambéry moderne, regrettait déjà en 1837 qu’on eût « placé le Théâtre, pour des considérations assez difficiles à imaginer, de manière à couper une promenade qui, sans cela, aurait pu s’étendre autour de presque toute la ville, et qui ne forme plus que deux rues obscures, étroites et humides. »

Aujourd’hui, avec les exigences de la voirie moderne, avec celles du génie militaire, nous ne supposons pas que l’on ait un instant l’intention de maintenir entre nos importantes casernes et notre beau Champ-de-Mars un étranglement qui rompt tout défilé régulier, obstrue les abords des casernes, nuit au dégageaient de la cathédrale et crée un danger permanent pour les quartiers voisins, vieux, irrégulièrement construits et éminemment susceptibles de recevoir et de transmettre un incendie.

On peut sans doute se préoccuper des fondations, qui seules peuvent servir et qui ont coûté de grosses sommes à cause de la nappe d’eau existant sous le sol. Mais cette difficulté des fondations à Chambéry ne pourrait-elle pas être évitée ? Qui empêcherait, par exemple de placer le théâtre près de la colline de Valleirieux ? Il y a là une propriété admirablement située pour cet objet ; c’est celle de M. de Vars dont le jardin longe la route. Cette propriété se présente dans d’excellentes conditions. Placée pour ainsi dire au centre de la ville, puisqu’elle est à quelque cent mètres de la place Si-Léger, elle a l’avantage d’être dans un isolement parfait, à proximité du château, et de posséder dans son sein une fontaine d’eau courante.

Un tel projet aurait en outre l’avantage de provoquer le percement d’une voie depuis longtemps désirée, laquelle prolongerait la rue Métropole jusqu’à Porte-Reine, à travers le pâté de vieilles maisons situées en face.

La destruction du théâtre sera d’autant plus sensible à notre ville qu’il était un souvenir des bienfaits répandus dans notre cité par M. le général comte de Boigne, lequel contribua à la construction par une somme considérable (plus de cent mille francs).

Le conseil municipal s’est réuni aujourd’hui pour délibérer sur la question de réédification du Théâtre. A l’heure ou nous mettons sous presse le résultat de cette délibération ne nous est pas connu.

A. POUCHET.



Chronique locale

Le tirage au sort des jeunes gens de la classe de 1863, inscrits sur les tableaux de recensement des communes co n posant le cari Ion nord de Chambéry. a eu lieu en cette ville, aujourd’hui, 15 février, au Palais de Justice, dans la salle d’audience de M. le juge de paix de ce canton.

Voici l’ordre dans lequel le lirage s’est opéré pour les jeunes gens îles diverses communes, avec le nombre des inscrits, arrêté’définitivement au lableau de chacune d’elles : Saint-Alban. 14 inscrits ; — les Déserts, 14 ; — Thoiry, 5 ; — Chambéry nord, 52 ; —• St. -Jean d’Arvey, 13 ; —. Ikrby, 3 ; — Sonnaz, 11 ; — Verel Pnigoudr.cn, 4 ; — Dassens, 4 ; — Puisgros, 11 ; —Curiennu, 2. Nombre, lotal des inscrits, 133. Le tirage au sort pour le canton sud de Chambéry aura lieu demain, 16 février, ù8 heures du matin, dans le même local. Le maire de la ville de Chambéry, chevalier de l’Ordre impérial delà Lég’on d’honneur, prévient le public qui ; les bureaux de la mairie soni installés, à diter de ce jour, dans le bâtiment de, la Halle aux grains (Grenelle ! , en face du Palais-de-Juslice. Chambéry, le 14 février 1864.

Le maire, D’ALEXANDBY.

(I) Le Cercle d’Aix-les Bains fut inauguré dans ce même voyage royal, qui fut aussi signalé par le rachat d’Hautecombe.

AVIS.

Le maire de la ville de Chambéry, chevalier de l’ordre impérial de légion d’honneur, invite les personnes chez lesquelles on aurait déposé des objets provenant de l’incendie du Théâtre, de vouloir bien en faire la déclaration immédiatement au bureau de M. le commissaire central, rueduThéâlre maisonGillet. Chambéry, le 15 février 1864.

D’ALEXANDRV.

Toujours même situation dans la taxe du pain. Dans toutes les boulangeries la première qualité reste à 33 c. le kilogramme, excepté à la manutention de M. Chiron Jacques et à la boulangerie de Quenard Philibert, faubourg Montmélian, où il est coté 30 centimes. Le prix delà deuxième qualité varie partout entre 29 et 30 centimes, excepté chez M. Chiron où il est fixé à 26 centimes. Le révérend Père Carboy, de la société des prêtres delà Miséricorde, qui a prêché la station de l’A vent à la Métropole de Chambéry, prêchera le carême de celle année à St-Roch (Paris).

Nous faisons paraître aujourd’hui avec ce numéro le dernier supplément renfermant les débats de l’Adresse.

Le tribunal de simple police de Chambéry, dans son audience du 11 février courant, a prononcé les condamnations suivantes : Abandon de voitures sur la voie publique , trois condamnations : deux à 1 fr. et une à 5fp.

Pour avoir uriné ailleurs que dans les urinoirs établis : deux à 1 fr.

Pour avoir laissé courir un cheval dans l’intérieur de la ville : une à 6 fr. Contravention sur les débits de boissons : uneà1fr.

Police du marché : une à 1 fr. Défaut de registre de loueur en garni : une à6fr.

Embarras sur la voie publique : deux à 1 fr.

Démolition sans autorisation : une à 1 fr. Tapages et trouble de l’ordre au théâtre : deuxàlfr.

Contravention sur les livrets d’ouvriers : une à 2fr.

Abandon de bestiaux sur la promenade publique : uneà5fr.

Nous apprenons que le bureau du télégraphe, dont les fils ont été coupés, est transféré à la Gare où il fonctionne depuis deux jours. Les bureaux de la Caisse d’épargnes sont transférés provisoirement place Métropole, n° 1, au 2" étage, chez M. Friol. Le bureau de la Recette municipale est, de son côté, transporté chez le receveur M. Mogua, rue du Collège, maison Déage. M. Charles Longue fils a l’honneur de prévenir le public, que, par suite de l’incendie du théâtre, il a transféré ses bureaux de Roulage et de Service du chemin de /er en sa maison, rue d’Italie, n° 28. . . .. ;

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Ordre des 3e et 4e subdivisions.

Au milieu de l’affreux sinistre qui a si profondément attristé la ville do Chambéry et sa garnison, la gendarmerie, les militaires de tout grade et de ton les armes, ont prêté le concours le plus actif et le pins énergique aux autorités civiles, à la population, aux braves compagnies de pompiers de Chambéry, à la section des pompiers du chemin de fer, de St-Alban, de Cognin et de la Molle Servolex. Réunis là pour la seconde fuis en peu de jours, au poste du devoir, les mômes hommes ont, acquis les mêmes titres à l’admiration de tous.

C’est avec un sentiment de fierté que le général commandant des 3e et 4e subdivisions entendit répéter autour de lui que sans les braves soldats de la garnison, la ville aurait eu à enregistrer une des plus effroyables catastrophes. M. le préfet et M. le maire de la ville ont hautement exprimé leur opinion à cet égard.

Tout le monde a fait son devoir dans cette triste journée ; le dévouaient a été à la hauteur du courage. Les militaires dont les noms suivent, sur la désignation de leur chef de corps, méritent une mention particulière. Le général est heureux de faire connaître leurs noms à leurs braves camarades.

1re d’artillerie.

Capet, maréchal des logis, a aidé à sauver plusieurs effets du Théâtre ; a donné une vigoureuse impulsion.

Palaud, canon nier, a aidé au sauvetage du rideau place au centre de l’incendie.

Ducru, canonnier, a aidé à descendre une pompe à bras forcément abandonnée, et a contribué au sauvetage du rideau et de plusieurs meubles.

Voinchet, brigadier, a contribué activement au sauvetage du rideau du Théâtre et des effets renfermés dans plusieurs chambres.

Caillat, brigadier, a aidé à descendre une pompe à bras, forcément abandonnée.

Ardicheu, canonnier, a travaillé activement au sauvetage, et à l’enlèvement de la caisse d’épargne.

Gérard-Reydet, id.

Gorby, premier ouvrier, id. (Déjà cité lors du dernier incendie.)

6e bataillon de chasseurs à pied.

Depérier, chasseur, a fait preuve d’un grand courage en contribuant à sauver dus pièces du bureau de l’état civil, déjà envahi par les flammes, et en enlevant dos valeurs considérables, qui ont été remises entre les mains du receveur municipal.

Bréant, caporal, a sauvé une femme et un enfant habitant au-dessus de la caisse d’épargne.

Plumon, caporal, pendant la durée de l’incendie a montré beaucoup de sang-froid et a énergiquement participé à l’enlèvement du rideau du Théâtre. (Ce caporal a été déjà cité à l’incendie du 30 janvier.)

Rouable, sergent, a été désigné pour conduire à l’étage supérieur d’une maison avoisinant le feu, le jet d’une pompe et a maintenu ce jet pendant un assez long espace de temps, pour faciliter le travail des pompiers.

Brugalay, chasseur, a reçu une légère contusion au-dessus de l’œil droit en aidant à sauver des registres de la caisse d’épargne.

Perdu, chasseur, a été légèrement blessé à l’œil gauche en enlevant de meubles du Théâtre.

Boudhors, sergent, Devèze, sergent, Lacour, caporal, Gardet, caporal, Guilbert, chasseur, ont pénétré sans hésiter dans les bureaux de la mairie, ont montré de l’énergie en enlevant de l’état civil et des meubles.

Bellenand, chasseur, a trouvé sur le lieu du sinistre une somme de 15 francs, qu’il a remise sans délai a l’autorité publique.

Le Coq, caporal, Ricois, Schwartz, chasseurs, ont contribué au sauvetage de la caisse d’épargne.

Berton et Diez, chasseurs, sont restés pendant trois heures dans l’eau jusqu’à la ceinture et au milieu d’un ruisseau pour alimenter une pompe.

Monate, Noni, chasseurs, ont aidé à enlever la toile du Théâtre.

Fichtrez, chasseur, s’est élancé plusieurs fois au milieu des flammes pour arracher des meubles appartenant à la salle du Théâtre.

11e de ligne.

Bourdier, sergent secrétaire du général, arrivé l’un d^s premiers sur le lieu du sinistre, a conduit avec intelligence les soldats de l’artillerie et des chasseurs dans la chambre où se trouvaient déposés la caisse d’épargne et les registres, et, a fait enlever ces précieux objets, qui ont été déposés chez M. l’abbé Briou, mailre de chapelle à lamaitrisede Chamhéry.

Pelloux, caporal, s’est distingué en enlevant la toile du Théàire, et en courant de grands dangers. iCe caporal s’est déjà fait remarquer dans l’incendie du 30janvier.)

Barré, sapeur, s’est fait remarquer par son courage et son assiduité à-diriger une pompe. ’ Bornaque, caporal-tambour, sV.st fait remarquer par son courage à diriger un jet de pompe dans un endroit périlleux.

Laemmer, grenadier, Raymond. capo"a !..,qnt dirigé un jet de pompe pendant plusieurs heures. Le dernier a été blessé à la lete. Alérigat, fusilier, s’est distingué en cnni’-'buant pour sa large part à sauver la to le du Ihéàtîe.) Issaural-Monfnrt, sergent, sVst fait remarquer par son coiirage el’son sang-froid. (Deux fuis déjà il a été cilô à l’ordre pour ,e mèrae motif.