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IRÈNE ET LES EUNUQUES

je crois en lui. Soleil tu me verras encore un jour sous l’empire de Constantin et d’Irène. »

La stèle fut amenée dans Byzance. Elle y produisit grand effet. Elle confirma les réfutations de l’hérésie nestorienne sur quoi se fondait la doctrine des iconoclastes. Ceux-ci refusaient toute adoration aux images de la Panagia, en prétendant qu’elle conçut la forme charnelle du Iésous, et non l’Esprit du Iésous, lequel préexiste au ciel, à la terre, à l’humanité, donc à l’épouse du charpentier Joseph. Le dogme du Copronyme soutenait que l’énergie divine créatrice des mondes n’avait pu être l’œuvre d’une femme née de ce monde. Le Iésous n’avait fait que reconnaître, en Soi, l’âme du Père éternelle en son Fils même.

Préparés depuis longtemps à la résistance par les encouragements du Palais, les moines divulguèrent bruyamment la légende. Ils se déclarèrent en public adorateurs des images. Hardiment tout ce qui n’était pas militaire arbora l’opinion de la régente élue du Théos. Seuls les évêques jadis présents au conciliabule du Copronyme n’osèrent se rétracter par amour-propre.

Le peuple manifestant ainsi, la tâche se facilitait. Un édit décréta la liberté de conscience et la faculté, pour chacun, de suivre le culte qui lui plairait. Aussitôt l’orthodoxie fut prêchée dans les églises. On officia publiquement selon le vieux rite.

Beaucoup n’étaient devenus ardents iconoclastes que par crainte des vexations et des supplices. Le culte de