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Page:Adam - Irène et les eunuques, 1907.djvu/156

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IRÈNE ET LES EUNUQUES

En effet, un moment les évêques orthodoxes refusèrent d’y recevoir les pénitents iconoclastes souillés du sang chrétien. Grâce à l’intervention du Palais, le conflit s’apaisa. Toutefois ceux qui avaient tenu le conciliabule du Copronyme durent en relire publiquement tous les articles, puis la réfutation dernière.

Irène se connut à la tête des pouvoirs religieux. Elle inspira désormais la faction majeure du peuple. Si les eunuques demeuraient la pensée directrice, la foule contente de réaliser son vœu, imputait à l’Impératrice seule la restauration du culte libre. Le prince ne comptait guère, sinon comme symbole humain, sorte de maître des cérémonies paraissant à tous les galas publics avec la tenue des Basileis.

Alors Irène l’aima davantage. Elle avait à se faire pardonner, en le chérissant, en le choyant, en favorisant son goût de beaux costumes, des animaux nobles, des coursiers, des paons, et des cortèges superbes. Ce fut une mère dont l’exemple édifia les familles. Le titre de Très-Pieuse lui resta pour le triomphe de l’Église orthodoxe obtenu, par son courage et son intelligence, sur les plus redoutables hérétiques de l’histoire.

À voir perpétuellement le territoire supporter les incursions des Sarrasins ou des Bulgares, les eunuques s’avisèrent qu’un accord entre les peuples du vieux monde s’opposerait seul utilement à l’immigration orientale, à ses conséquences. Il fallait donc oublier la politique exclusive préconisée par les vieux théo-