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Page:Adam - Irène et les eunuques, 1907.djvu/210

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IRÈNE ET LES EUNUQUES

Romains. Son œil reflète l’éclat du soleil. Vous ! adorez !…

Devant la foule prosternée, bousculée par les gardes, le cortège impérial entra sur le pont. L’empereur menait Damianos par la main. Derrière se pressait la cohorte des dignitaires. Le patrice Théodore, le Maître des offices, Pierre, gesticulaient. Et le jeune César, exalté, s’écria :

— Par la Pureté, je le jure, Damianos, tu étais beau comme un dieu d’apostat derrière le quadrige blanc maintenu dans la force de tes bras robustes.

Le triomphateur se confondait en actions de grâce :

— Rayon du Christ, je suis indigne, vraiment, tout indigne.

Clotaire demandait brutalement à Nicéphore :

— Lequel est l’empereur ?

Sophia, Zoé, Maximo, toutes les femmes jetaient leurs fleurs au cocher :

— À Damianos vainqueur !

Et la voix du peuple répétait :

— À Damianos vainqueur !

Soit par erreur, soit par moquerie, Clotaire se prosterna devant le cocher :

— Salut, empereur des Romains…

— Tu te trompes…, fit Damianos surpris.

Mais Constantin approuva :

— Non, vraiment, tu ne te trompes pas de beaucoup, Étranger. Damianos est de race de patrices, et par