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Page:Adam - Irène et les eunuques, 1907.djvu/257

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IRÈNE ET LES EUNUQUES

Ensemble ils regardèrent la balustrade par-dessus quoi l’empire et Byzance apparaissaient tenant l’Europe avec l’Asie en leurs cent mains qui étaient des citadelles et des villes, une flotte pavoisée, des cathédrales retentissantes.

Fervent de foi, le patriarche supplia le ciel :

— Pour la pensée du Théos dont tu es, Despoïna, le rayon éblouissant ; pour la pensée d’amour du Théos…

Les mains levées, Jean, invoqua l’Esprit :

— Pour l’intelligence la plus haute des Éons qui sont aussi les Nombres, par qui vit l’Harmonie universelle… Et tu aurais été le dernier Éon, sur l’échelle des Idées qui remontent vers l’Origine.

Amer, Aétios prétendit :

— Les guerres auraient fini de retentir. L’or aurait séché le sang. Les rebelles n’auraient pas menacé ton fils de mort.

Staurakios enrageait :

— Moi, j’ai obtenu la paix des Sarrasins, la paix des Francs, la paix des Bulgares.

— Moi,… déclara l’orgueil d’Aétios,… j’ai réussi à ce que le bruissement de fer de la guerre ne fût plus entendu par delà la Cappadoce, ni sur la rive rocheuse du Danube, ni passé les tristes flots adriatiques.

Et Tarasios :

— Du moins, j’ai rétabli le culte des images. Le Iésous a souri de nouveau entre les pierreries des icones pour consoler la douleur des femmes, pour réconforter le désespoir des vaincus. Le pape Adrien