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IRÈNE ET LES EUNUQUES

Despoïna,… répétait Marie… Crois-moi… Permets que j’ouvre. Tu verras. Tu entendras.

— Arrière, donc !… interdit Constantin en l’écartant… Passé ceci il y a la mort pour moi, et l’âme ignoble d’une populace qui attend le drame de la mort. Et vous ne tremblez pas, l’une ou l’autre, devant ce mystère… Et vous ne craignez pas…

Les clameurs retentirent plus.

— Oui, oui, je sais. Ils finiront bien par me prendre. Tu ne sens donc pas, ô mère, l’abomination de détruire ce que tu as conçu dans le frémissement de l’amour ?… Mère !…

Irène s’assit, lasse et dédaigneuse :

— Tu es fou, Basileus !

Et Marie, hagarde :

— Permets donc que j’ouvre.

— Non… non,… Je sais. J’ai eu des bras adultères pour beaucoup de femmes. Et tu te venges, à présent, Arménienne ! Envoyez des candidats, des scholaires, même des eunuques… Que je meure au moins en combattant… Ce vantail ne sera pas ouvert, tant qu’il me restera de la vie…

Tous le contemplaient en silence, sans oser un pas de lèse-majesté.

— Pourquoi cette terreur sur vos faces ? Elle ne sera pas longue la lutte !

Il haletait !

— Un homme seul contre vous dix… Et cependant, mère, tu aurais pu simplement me faire tondre, m’en-