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IRÈNE ET LES EUNUQUES

tulaire du logothète universel à reprendre sa place de Despoïna. Tout d’abord elle fit mine de refuser. Son fils dut lui rendre visite en grande pompe, avec Marie d’Arménie.

— Tu m’as punie du bien que je répandais parmi ton peuple !… Et tu veux que j’encoure de nouveau le courroux de tes boudons ?… Ô ignorant de toutes choses, et que seuls les ignorants conseillent ! Constantin avoua son erreur. Il vanta la sagesse de sa mère, des eunuques. Il rédigea le texte de l’édit qui leur restituait leurs charges. Déjà les courriers galopaient vers les couvents d’Arménie.

— Ô mère délivre-moi de mes maux ! Que ta science auguste me protège, que la puissance du Paraclet me défende par ta bouche et par ton geste bénis !

Et il lui baisait les épaules en s’émouvant jusqu’aux larmes. Elle consentit.

Quinze mois de liberté totale avaient suffi pour que l’imprudent se trouvât aux extrémités. Irène rentra dans le Palais Sacré au milieu d’une multitude enthousiaste jetant ses manteaux sous les pas des chevaux qui traînaient le char.

Aussitôt elle décerna la dignité de patrice au douteux Alexis, mais en le rappelant à Byzance. Ensuite, elle déclara que les Arméniaques ne toucheraient leur solde qu’après l’avoir requise d’elle-même, car elle puisait dans les caves opulentes d’Éleuthérion. Les Arméniaques, en réponse, refusèrent l’acclamation à l’usurpatrice. Ils rappelaient Alexis. Mais