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Page:Adam - Irène et les eunuques, 1907.djvu/308

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IRÈNE ET LES EUNUQUES

— Un qui, lui, aurait des yeux pour voir et une langue pour persuader.

Et Pharès, malicieux, timide :

— Un, comme deviendra le sacellaire Nicéphore, si l’on veut dire.

L’Empereur tourna les yeux vers sa mère :

— Ta Piété l’achètera.

— Déjà, Nicéphore a reçu des insignes qui valent cinq talents d’or.

Jean sourit :

— On les achète, mais ils se remettent aussitôt en vente.

— Quel trésor ne s’épuiserait ?… craignit Aétios.

Irène secoua la tête :

— Nous l’avons éprouvé avec toi, Constantin, et beaucoup. Avant que tu eusses atteint l’âge viril, c’était toi l’espoir des capitaines endettés…

— Mais,… dit Jean,… ils attendirent la proclamation de ta majorité, pour agir.

— Et jusqu’à ce temps l’État profitait de leur patience.

Staurakios étalait les mains comme pour aplanir les difficultés :

— Si tu avais un fils, nous pourrions compter quinze ans d’ordre intérieur.

Constantin fit une moue en montrant Marie.

— Par malédiction, notre Augusta n’enfante que des filles.

— C’est une infortune après d’autres infortunes,… gémissait Marie en baissant les yeux.