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Page:Adam - Irène et les eunuques, 1907.djvu/31

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IRÈNE ET LES EUNUQUES

tumulte des grandes eaux la Voix répond : « Je connais vos œuvres, et que vous avez été marqués de la sorte par la volonté de mon Père. Je vous donnerai, ô victorieuse, une pierre blanche sur laquelle sera écrit un nom nouveau que nul ne sait que ceux qui le reçoivent. »

Ayant agi selon ces préceptes, Irène, une nuit, avait, dans le cratère d’airain, recueilli la Pierre des Éléments. C’était plutôt une mince écaille de chaux, très fragile, où difficilement l’on imaginait lire les mots : cuba-silissa.

Nul n’eût réussi, s’il n’eût pu, dans la même seconde, clairement évoquer les principes et les conclusions des sept sciences. Donc l’éducation de la vierge était accomplie, puisque la promptitude de son esprit exercé avait su, dans le même instant, se rappeler les sentences opportunes des philosophies, astrologies, mathématiques, et théurgies, joindre leurs signes en une seule figure de pantacle.

Devant les sages d’Athènes, Irène avait subi, de nouveau, l’épreuve. Et par tout l’empire des Romains, les courriers avaient aussitôt propagé qu’une vierge de quinze ans résolvait les problèmes de la Tétrade, qu’elle se nommait Irène, que sa perfection physique semblait non pareille. Les savants et les moines s’écrivirent de longs messages relatifs à cet événement. Les évêques en voyage vinrent saluer la jeune fille dans son petit jardin d’oliviers pâles et de lauriers-roses. Même un mage de Perse voulut l’ouïr ; et, l’ayant