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Page:Adam - Irène et les eunuques, 1907.djvu/362

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IRÈNE ET LES EUNUQUES

mille hommes. S’ils remportaient l’avantage, ce pouvait être l’avènement des stratèges. Eutychès et Staurakios gagèrent des espions qui se dirigèrent vers les positions des Sarrasins, puis annoncèrent la retraite des ennemis intimidés par le déploiement de l’armée grecque.

Après cette inutile démonstration, en mai 797, comme l’empereur se trouvait sur le chemin du retour, un émissaire l’avertit que l’enfant de Théodote était mort. Cette nouvelle désespéra Constantin. Il n’osait dire ouvertement ses soupçons. Mais l’humeur noire de son père commença de l’influencer. Avec sa chère petite épouse, il s’enferma, cessant de se montrer aux troupes, au peuple.

Dans Byzance, la population se passionnait pour les sentiments du Palais Sacré. L’infortune du Basileus toucha les cœurs. L’imagination de la rue, des carrefours, du cirque, des églises et des boutiques se plut à reconnaître en lui, l’amoureux persévérant, le soldat valeureux, le père attendri. Certains jours de fête, la foule se massait à Sainte-Sophie pour apercevoir le maître amaigri, triste, invoquer avec une ardente dévotion la pitié du Iésous. Ou bien on guettait le dromon l’emportant sur les eaux du Bosphore jusqu’aux larges jardins de Saint-Mamas. De loin, les acclamations le saluaient, le vouaient à la bénédiction de la Pureté Radieuse.

Le 17 de juillet, pour la première fois depuis son deuil, il se rendit au Cathisma. Les amateurs d’hip-