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Page:Adam - Irène et les eunuques, 1907.djvu/375

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IRÈNE ET LES EUNUQUES

Autoritaire, il perce le rang des soldats et pénètre sur la place.

— Qui n’estimerait le logothète comme un homme impartial ?… dit aux émeutiers un arménien magnifique.

— Certainement…, admet un capitaine…, mais l’heure de blâmer notre Constantin ne coule pas aujourd’hui dans le sablier.

— Moi, insinue le financier…, j’aimerais mieux Nicéphore pour inspirer les desseins de la Très Pieuse, que Staurakios ou Aétios. Du reste, son mérite est reconnu dans la Magnaure.

— Tu as dû lui prêter bien de l’argent… ricane la courtisane en secouant sa tignasse luisante,… pour vanter si haut son mérite. Tu veux récupérer ta créance, maintenant qu’il peut puiser au trésor des Isauriens.

Cependant les aveugles Alexis, Pierre et Damianos se bousculent dans la foule qui les salue.

— Conduis-nous, enfant…, clame Alexis… Avance. Nous poserons nos lèvres sur les murs du palais où notre basileus Constantin fut mis au monde par la même Irène.

On entend la grosse voix de Damianos couvrir la rumeur du peuple :

— Les images aussi, les idoles aussi triomphent du Basileus comme elles ont triomphé de nous.

— Ah ! ah !… clame la rancune de Pierre…, toi qui nous ravis la lumière par la main des eunuques !