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Page:Adam - Irène et les eunuques, 1907.djvu/389

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IRÈNE ET LES EUNUQUES

— Et dis-moi, bateleur,… interroge un plaisant,… ton singe sait-il lire ?

Le bateleur se voile la face, tout le monde rit.

— Ne rappelle pas une histoire douloureuse, homme blond… Ce singe que tu vois est le prince Allah-Eddin de qui tu as sûrement entendu parler.

— Qu’assure-t-il ?… demande un artisan intéressé.

— Il affirme que ce singe est le neveu de son roi.

— Un magicien l’aura métamorphosé.

Alexis multiplie les gestes de ses manches jaunes :

— Aussi longtemps que ce reliquaire d’argent pèsera dans ma main, je lèverai, contre les eunuques et les images, la force des bras et le courage des esprits…

Le bateleur parle avec lui :

— Tu devines, artisan. Mon frère Schallason que tu vois ici…

Une Eudoxie veut comprendre.

— Qui ça ?… l’ours ?…

— Alors, Persan, l’ours est ton frère !… suppose un barbare qui se met en frais d’esprit pour une courtisane très mamelue.

— Ne ris pas, Franc… dit en clignant de l’œil un personnage avisé :… ce sont des choses qui peuvent arriver aux plus honnêtes personnes.

Agitant les pans de sa robe laurée en or, Alexis se démène sur les degrés du calvaire :

— À cette heure de deuil, à cette heure de sang… Byzance…

Le bateleur rivalise du haut de sa chamelle méditante :