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Page:Adam - Irène et les eunuques, 1907.djvu/40

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IRÈNE ET LES EUNUQUES

tra que le Constructeur assure l’équilibre des choses, opposant le Bien et le Mal. Le Mal est une force que le Théos a constituée. Il paraît donc licite de s’en servir lorsque notre intelligence s’est accrue suffisamment pour user avec modération de cette puissance nécessaire. Si nous devons en interdire l’emploi aux troupeaux niais des hommes, esclaves de leurs instincts et incapables de leur échapper, nous pouvons admettre toutefois que l’être indépendant de ces basses suggestions commette les fautes provisoires et nécessaires à l’avènement du Bien Futur. Ainsi les rois prudents entreprennent des guerres afin d’assurer la paix que leur triomphe seul imposera. Malgré notre foi en l’efficacité des Images, (efficacité pareille à l’efficacité des figures géométriques si favorables aux propositions du sublime Euclide), si tu abjures momentanément leur culte, tu remettras ensuite le sceptre de Byzance au pouvoir des Archétypes que Denys l’Aréopagite, Plotin, Jamblique et Proclus révélèrent, et dont nous sommes, ainsi qu’ils le furent, des organes transitoires. Alors l’Idée régnera sur l’Orient et sur l’Occident, un jour. Nous le croyons. Voilà ce que ton verbe annonçait aux meilleurs d’Athènes lorsqu’ils se furent réunis, le lendemain des Pâques, sur la terrasse de l’Érechtéion à l’ombre des vierges en pierre, moins belles que ta beauté. Tu te sais digne d’asservir le Mal à tes fins, puisque la science t’affranchit de l’instinct… Cesse donc, je t’en prie, de jouer avec des paroles variées, comme tu jouais, petite enfant, avec