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Page:Adam - Irène et les eunuques, 1907.djvu/49

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IRÈNE ET LES EUNUQUES

Un empire aux pieds, l’empire des Romains, avec l’orgueil des monarques adorés comme les anciens dieux, cela destiné à la pure vertu des formes et de l’intelligence ! Bythométrès ne savait d’autre situation analogue, d’autre pouvoir plus rayonnant dans une âme plus apte à goûter, avec le raffinement d’un esprit superbe, toutes les jouissances de la gloire, de la méditation métaphysique, du délire artistique, devant les merveilles humaines, et l’apparat de la terre.

« Ce mois de septembre,… conte le sec Théophane, chroniqueur ecclésiastique,… Irène d’Athènes fut amenée du palais d’Hieria jusque la ville impériale sur un dromon. Sa suite occupait des chelandia ornés de soies magnifiques. Les hommes et les femmes du premier rang vinrent la recevoir parmi un grand concours de peuple, et l’accompagnèrent.

« Le troisième jour de septembre, le patriarche se rendit au Palais, célébra les fiançailles d’Irène et de Léon dans l’église du Phare. Le dix-septième jour de décembre, dans le Triclinion de l’Augusteos, l’impératrice Irène fut couronnée par la main de Constantin V. Puis, ayant cheminé jusqu’à Saint-Étienne de Daphné, elle prit le diadème nuptial avec le Basileus Léon, fils de Constantin. »

Ils couchèrent dans la Magnaure.

Quand on eut ôté les tapis suspendus aux balcons de Byzance ; quand on eut retiré des façades les fleurs déjà flétries, les draps d’or et d’argent, les coffrets d’émaux, les emblèmes et les insignes ; quand on eut