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Page:Adam - Irène et les eunuques, 1907.djvu/75

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IRÈNE ET LES EUNUQUES

prochaines, les soldats en la montrant désireuse de châtier, par la guerre, les insolences des Barbares.

Or, Le Copronyme bien qu’il eût obtenu la paix des Bulgares vainqueurs, résolut de venger ses multiples défaites par une incursion inopinée sur leur territoire. En pleine paix, 80,000 Grecs surprirent les garnisons et pillèrent le pays. Aussitôt les ennemis armèrent de toutes parts. La flotte de Byzance envoyée de Varna, sur l’Euxin pour débarquer des troupes, fut battue par la tempête, rejetée au rivage devant Constantin et Léon assistant à la catastrophe avec leur cavalerie qui gardait la frontière. Le roi des Bulgares, Izérig, feignit alors d’être mécontent de ses troupes. Elles conspiraient contre lui, écrivit-il à l’Empereur. Il ajouta que, désirant jouir de la vie privée, il suppliait Constantin de lui livrer des otages afin de pouvoir se fier à l’hospitalité des Grecs, et finir ses jours parmi les magnificences de leur capitale. Le Copronyme accéda, remit les otages. Dès leur arrivée au camp bulgare, ils furent éventrés, en représailles.

Quand il connut l’effet de sa crédulité, l’empereur se désespéra. Toujours il avait eu les humeurs mauvaises. Le sang se corrompit. Il éprouvait d’atroces brûlures aux cuisses. Les soldats le portèrent sur un brancard du camp à la côte. Il y reçut des onguents expédiés par sa bru, et s’en frotta les jambes. Alors le mal s’accrut. Léon embarqua son père pour Byzance. Parvenu près du château de Strongyle, où les attendait Irène, le vieillard se prit à crier effroyablement qu’il