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Page:Adam - Irène et les eunuques, 1907.djvu/78

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IRÈNE ET LES EUNUQUES

L’an 774, le chef des Francs, Karl, avait dépossédé le roi des Lombards, Didier, qui lui faisait la guerre. Karl avait répudié la fille de ce prince, les évêques francs ayant annulé le mariage, car elle ne pouvait concevoir, par infirmité corporelle. Didier restait captif dans Corbie. Inquiétés par les succès des Francs en Italie, Jean et Staurakios obtinrent que l’héritier du Lombard, Adalgis, réfugié à Byzance, fût honoré du titre de patrice. C’était une manière de défi pour l’excès de conquête dont ces Barbares menaçaient. Jean maria l’une des parentes d’Irène à Téler, prince des Bulgares, créé patrice également. Ces terribles voisins n’ayant plus les mêmes raisons de dévaster les frontières, Staurakios traita pour qu’ils les défendissent. Dès lors, les Sarrasins, battus partout, laissèrent aux mains des Grecs nombre de prisonniers qu’on répartit dans les cultures de la Thrace. Et cela fut la première œuvre des Eunuques.

Doctement, Irène imposait à la cour leur puissance effective, la sienne. L’an 770, le titre d’Augusta lui fut officiellement dévolu. La foule applaudissait à des actes qu’elle savait inspirés de l’illustre sagesse alexandrine. Plus initiée que Le Copronyme, l’impératrice l’avait vaincu ; et cette fin surnaturelle pouvait bien résulter des charmes de l’Athénienne.

Tant travaillèrent et intriguèrent les admirateurs de Bythométrès que son avis devint bientôt le sentiment général. On citait à tout propos les morts brusques des deux basileis défunts. Les gens épiaient