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Page:Ages (des) - La grand-mère de Gilberte, suivi de La madone de Mailleras, 1878.djvu/103

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LA MADONE DE MAILLERAS

la peine, mais il s’était consolé par la pensée qu’il la reverrait. En apprenant qu’il fallait renoncer à cette espérance, il pleura beaucoup, et sa grande sœur dut lui parler longuement, pour le consoler, du bonheur dont jouissait Marie dans le ciel. Pendant longtemps, sa petite figure en resta sérieuse, et les bruyants éclats de son rire enfantin ne venaient plus que rarement réjouir la pauvre Lizzie, triste, elle aussi, de la mort de Marie.

On rapporta à Pontmay les restes de la petite fille, et l’on put, en traversant le cimetière, voir une tombe surmontée d’une croix de marbre blanc, couverte des plus fraîches et des plus belles fleurs de la campagne. Lizzie et son frère se chargeaient d’apporter ce souvenir à l’enfant qui s’était montrée leur protectrice et leur amie pendant sa courte existence.

Cependant le temps s’écoulait. Jean avait grandi, il était devenu presque un petit homme, et sa sœur remplissait si bien près de lui le rôle de mère, que l’enfant, qui l’aimait et lui obéissait, se faisait remarquer par sa bonne conduite et par ses succès à l’école. Il paraissait avoir une passion pour le dessin, et bien souvent l’ardoise qui lui