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LA GRAND’MÈRE DE GILBERTE

voudrez, mais pas au bateau ; vous tomberiez, et personne ne serait là pour vous sauver. Promets-moi de n’y pas aller.

— Non, je ne le promets pas, répondit la petite fille, qui était très-franche ; je ne puis pas te le promettre puisque je veux y aller !

— Quel plaisir y trouveras-tu ?

— Mais Edmond dit que c’est si amusant ! Et puis nous irons de l’autre côté cueillir toutes ces fleurs qu’on ne peut pas attraper du bord. Et puis enfin, dit l’enfant, la principale raison, c’est que je veux y aller.

— C’est parce qu’on te le défend.

— Peut-être. Pourquoi es-tu obéissante, toi ? Edmond dit que tu ne vas pas en bateau parce que tu as peur. »

Gilberte rougit et répondit un peu vivement :

« Edmond a tort ; je n’ai pas peur, et si maman le permettait, j’irais avec vous. On doit toujours obéir à sa mère, parce qu’elle ne vous commande que des choses justes et bonnes. Crois-tu que ta mère te défendrait cela, puisque tu en serais contente, s’il n’y avait un danger pour toi ?

— Non, mais maman se le figure, et nous