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XV

Les châteaux de la Touraine

C’était affaire entendue ; Jean devait accompagner M. Pascalet et Modeste Vidal dans leur excursion en Touraine, en passant bien entendu par le Blaisois. Charmant voyage s’il en fut !

À huit heures 30 du matin, le vieux savant et ceux qu’il se plaisait à appeler ses « secrétaires » quittaient Orléans par le chemin de fer se dirigeant sur le département du Loir-et-Cher, non sans jeter un coup d’œil en passant sur quelques localités intéressantes, — sans oublier Meung, chef-lieu de canton situé sur le ruisseau des Trois-Mauves et relié à la rive gauche de la Loire par un pont suspendu ; on sait que c’est la patrie de Jean de Meung, l’un des auteurs du Roman de la Rose.

Les riches campagnes de la Beauce, si proches de la triste Sologne, étaient couvertes de meules de blés de la dernière récolte.

Enfin Beaugency apparut avec sa physionomie de ville du seizième siècle ; car il subsiste encore aujourd’hui à peu près tel qu’il fut rebâti à la suite des guerres de religion ; — avec son curieux pont sur la Loire, comptant vingt-six arches en pierre et en bois, datant de diverses époques ; avec la tour carrée et massive de l’ancien château, soutenue par d’énormes contreforts, improprement appelée Tour de César, ruine gigantesque assez sombre et obscurcie encore par les vols des corbeaux qui l’habitent.

— Il est fâcheux, observa M. Pascalet, que nous ne puissions pas voir d’un peu près les « chats » de Beaugency, ainsi qu’un sobriquet moqueur a qualifié les habitants ; pour moi, je trouve que chat est bien trouvé, car s’ils aiment à se pelotonner au soleil, ils dorment avec un œil ouvert… et vigilant. Le vieux