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Page:Améro - Le Tour de France d’un petit Parisien.djvu/243

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XXI

Nantes

En pénétrant dans la Loire, le Richard Wallace trouva tout d’abord à sa gauche Saint-Nazaire, simple station de pilotes et de pêcheurs il n’y a guère plus de vingt-cinq ans, devenue un grand port commercial destiné aux navires au long cours.

Cette transformation complète a été rendue possible par la construction de deux très grands bassins à flot pour les navires du commerce, et le prolongement du chemin de fer d’Orléans jusqu’à l’embouchure de la Loire. Ce n’est que dans les dernières années de la Restauration qu’on a commencé la construction d’un môle à Saint-Nazaire. Avant cela, les embarcations du pilotage, les bateaux de pêche, les navires du petit cabotage venaient s’échouer sur un fond vaseux aux bords d’une anse trop ouverte pour être un bon abri. Saint-Nazaire est une ville étrange, formée d’un petit village breton et de nouveaux quartiers régulièrement tracés où se dressent de hautes maisons de style moderne.

Les gros navires qui entraient dans l’estuaire de la Loire en même temps que le Richard Wallace venaient de Cardiff chargés de houilles ou apportaient de Norwège des bois de construction. Ceux-là s’arrêtaient à Saint-Nazaire. Les caboteurs remontaient le cours du fleuve, avec le yacht, allant jusqu’à Paimbœuf ou Nantes.

Paimbœuf est le nom francisé de la fameuse Pen-Bo, ou « Tête de bœuf » des Bretons. Ce port a beaucoup perdu de son importance depuis la création de Saint-Nazaire. À Paimbœuf, la Loire a encore près d’une lieue de large, avec l’aspect d’un bras de mer.