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Page:Améro - Le Tour de France d’un petit Parisien.djvu/39

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iv

Le lendemain, Bordelais la Rose et son petit camarade se mirent en route de bonne heure. L’enfant avait de nouveau pris la place du chat.

La première étape fut pleine d’entrain.

L’ancien zouave chantait à demi-voix des airs de route :

Oui, nous la plumerons
L’alouette, l’alouette…

ou encore :

Tous les Français sont volontaires
Quand le gendarme va les chercher.

S’animant par degrés, et prenant un pas cadencé, il avait attaqué :

Dansez au son de la musette,
Dansez au son du tambourin !

Et il excitait l’enfant à chanter en chœur avec lui.

Celui-ci ne se le fit pas dire deux fois.

Le sac sautait sur les épaules et le petit Jean ne tenait plus en place. Tous deux répétaient :

Dansé-ez, dansé-ez, au son de la musé-ette !

Lorsque tout à coup, Bordelais la Rose s’arrêta net.

— Dis donc, petit, fit-il, regarde dans la direction de mon doigt… Sac et giberne ! vrai ! ma vue s’affaiblit. Je ne distinguerai bientôt plus un marteau d’une lime.

Et il montrait un étroit chemin se déroulant, blanc de neige, au bas de la