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Page:Améro - Le Tour de France d’un petit Parisien.djvu/639

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LE TOUR DE FRANCE D’UN PETIT PARISIEN

La section la plus occidentale des Pyrénées a son point culminant au pic d’Anie (2,504.), mais la plupart des sommets n’y atteignent pas deux mille mètres.

C’est en traversant des sites pleins d’imprévu et d’accidents de paysage que nos voyageurs arrivèrent à Bagnères-de-Luchon.

Cette petite ville, d’un peu plus de 4,000 habitants se trouve à l’angle le plus occidental de la vallée de Luchon ou du Lys, qui est sans contredit l’une des plus pittoresques, des plus populeuses et des plus productives des Pyrénées. Nous avons dit qu’autour de la vallée de Luchon, se trouvent les plus grandes altitudes et les champs de neige les plus étendus de nos Pyrénées. Plus près de son centre, la vallée et les collines sont couvertes de pâturages et de forêts, et occupées çà et là par de riches habitations et de jolis villages. Le sol a tant de fertilité qu’il donne quelquefois deux récoltes dans la même année.

Le climat de Luchon est assez doux, mais l’air y est toujours vif. Le printemps et l’automne y sont habituellement très beaux. Pendant l’été, surviennent quelquefois des semaines pluvieuses qui contrarient beaucoup les coureurs de montagnes. L’hiver n’y est long et rigoureux qu’une année sur trois en moyenne.

À peine au sortir de la gare, le baronnet demanda si l’on avait des guides à lui procurer, — beaucoup des guides.

— Il vous en faut donc bien, milord ! dit un brave homme décoré lui-même de la plaque de guide que délivre l’autorité.

— Ioune régiment ! s’écria l’Anglais.

— C’est t’y donc que vous ne voudriez point me compter, not’e milord ? fit Méloir en s’avançant respectueusement.

— Non, dit Maurice intervenant. Mais il s’agit d’organiser une chasse à l’isard.

— Yes, yes, les petites l’isards ! Je les tiens au bout de mon carabine.

— Et il faut du monde, ajouta Maurice.

— Très bien ! j’en suis, répliqua le guide et j’amènerai cinq ou six de mes camarades. Voyez-vous, messieurs, il y en a plusieurs qui ne connaissent pas les montagnes et ne savent pas marcher.

— Que font-ils donc, alors ceux-là ? demanda Jean.

— Ils louent des montures aux voyageurs ; ils les accompagnent à cheval…

Ils leur montent des scies et les exploitent. De ces guides-là on en compte tant et plus, près de cent, peut-être. Quant aux vrais guides — aux guides à