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Page:Améro - Le Tour de France d’un petit Parisien.djvu/710

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LE TOUR DE FRANCE D’UN PETIT PARISIEN

Maurice entendit ce dialogue et eut un moment d’insurmontable désespoir. Jean se mit à la recherche du Breton. Il le trouva dans un coin ronflant comme une toupie : Méloir semblait avoir hérité de l’engourdissement de l’Anglais, de même qu’il héritait par droit d’aubaine de toute bouteille décachetée et entamée. Jean prit un air sévère en le secouant un peu :

— On dirait, Méloir, que le baronnet te donne un mauvais exemple ?

— Par saint Houardon, patron de Landerneau, répliqua le Breton, je ne sais pas de quoi il retourne ; faut dire la vérité en tout, mais depuis que ce chien enragé m’a mordu, je ne peux plus voir l’eau en face, et les chiens « hydropiques » sont de même, de sûr et certain.

— Tu as horreur de l’eau comme les hydrophobes : c’est pour cela que le vin ne t’effraie pas ?

— Oui bien, et j’ai pensé comme ça que de me chaudeboirer un petit, ça peut me renouveler le sang. Ah dame ! je ne voudrais brin devenir enragé et vous mordre sans pouvoir me retenir, mon petit monsieur de Paris, aussi vrai qu’un camouflet…

— Fait vingt-huit chopines, dit Jean.