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Page:Améro - Le Tour de France d’un petit Parisien.djvu/726

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LE TOUR DE FRANCE D’UN PETIT PARISIEN

cette fois s’arrêter au premier village et renoncer à rejoindre sir William.

Le lendemain matin, de bonne heure, poussant leurs vélocipèdes — conduisant leurs chevaux par la bride — les deux amis prirent la route de Lyon. Ils n’étaient plus qu’à six kilomètres de la grande et importante ville. En approchant de Lyon, quelle ne fut pas leur surprise de voir venir au-devant d’eux, Méloir, le sac de nuit à la main et son bâton à gros bout sous le bras : l’avisé Breton ne pouvant plus rien tirer de son bourriquet avait pris le chemin de fer à Tournus, pour Lyon, et, depuis la veille au soir, il stationnait sur la route par où il pensait que son maître et le petit monsieur de Paris arriveraient — sans l’Anglais.

Il fut récompensé de sa perspicacité par les compliments sincères de Maurice et de Jean.

— Et monsieur le baronnet ? demanda-t-il. De sûr et de vrai, s’il n’a pas péri sur l’eau, il est à cette heure à Lyon, assis tout contre une table bien servie tandis que moi, et vous…

— Il ne fallait pas le laisser partir ! dit Maurice.

Miserere à tous les saints ! C’est sûr que je suis embarrassé de bout en bout, des pieds jusqu’à la tête, depuis que le chien enragé de la famille Jacquemart… à Moulins, m’a mordu à la jambe et quasiment enlevé le morceau !…