Page:Améro - Le Tour de France d’un petit Parisien.djvu/730

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
722
LE TOUR DE FRANCE D’UN PETIT PARISIEN

vaient les places, quelques-unes très distinctes, et parmi elles la place Bellecour, immense, ornée de jardins, de fontaines et d’une statue équestre de Louis XIV, par Lemot ; la place des Terreaux où fut jadis l’autel d’Auguste, où se tint le conseil sacerdotal des trois provinces de la Gaule ; comme souvenirs moins antiques c’estsur cette place que furent décapités Cinq-Mars et son ami de Thou.

Devant eux se dressaient les parties hautes des monuments de la ville : les deux tours carrées de l’église primatiale Saint-Jean, bel édifice gothique construit du douzième au quinzième siècle, et qui est classé parmi nos monuments historiques ; la tour avec flèche qui surmonte la porte principale de l’église d’Anay, de style roman, édifiée du dixième siècle au siècle suivant, sur l’emplacement même d’un temple dédié à Rome et à Auguste par soixante nations des Gaules ; la tour moderne, surmontée d’une flèche, de l’église gothique de Saint-Nizier dominant tous les autres édifices de Lyon ; le clocher de Saint-Georges, la coupole byzantine de Saint-Paul, la tour à coupole de l’horloge de l’hôtel de ville ; le Massif des Terreaux, en face de l’hôtel de ville, grande et belle construction moderne, le palais des Arts, l’un des plus somptueux édifices du nouveau Lyon, et qui forme le côté sud de la même place ; le palais du Commerce et de la Bourse, les hôpitaux, l’arsenal, les casernes, les théâtres.

Autour de la place Bellecour, sise au centre de la péninsule, se dessinaient les rues les plus larges, bordées de maisons architecturales. Au nord la Croix-Rousse se présentait comme un quartier de travail et de négoce ; les maisons y semblaient vieilles et tristes, hautes de cinq, six et sept étages, avec des cours étroites et sombres d’où le soleil paraît exclu ; elles rachetaient, il est vrai, ces divers défauts par la solidité apparente de leur construction.

De l’autre côté du Rhône, les Brotteaux au nord, laissaient deviner une population bourgeoise d’employés et de négociants, retenus dans ce quartier par le voisinage de l’admirable jardin public ou parc de la Tête-d’Or, qui renferme un jardin botanique ; tandis que sur la même rive, mais au sud, la Guillotière s’accusait comme un humble centre d’ouvriers ; enfin Vaise, un peu en arrière de Fourvières et sur la rive droite de la Saône présentait une masse confuse de fabriques et de maisons d’habitation. — Notre-Dame de Fourvières est une église votive qui voit à certains jours monter vers elle de longues files de pèlerins.

Le lendemain fut consacré en grande partie à visiter les musées d’anti-