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Page:Améro - Le Tour de France d’un petit Parisien.djvu/736

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XVII

En pays de montagnes.

Nous avons supprimé la surprise de sir William en voyant apparaître devant lui Maurice et Jean : l’intelligence et l’activité de ces jeunes gens n’étaient pas pour lui déplaire. De leur côté, les deux amis crurent retrouver le baronnet dans de meilleurs dispositions d’esprit ; plus calme, plus disposé à entendre raison : peut-être la baignade forcée dans le Rhône n’y était-elle pas étrangère…

Aussi la plaisante invention d’un département à acheter fut-elle abandonnée comme d’un commun accord. Maurice obtint même du père de miss Kate qu’il réintégrerait le domicile conjugal… Mais il n’y voulut pas consentir sans avoir vu les Alpes d’un peu près.

— Ce n’est pas la saison, objectait Maurice.

Comment donc la saison ! Avoir visité les Pyrénées, le Jura, et dans un précédent voyage, les monts d’Auvergne, les Cévennes, les Vosges, et paraître dédaigner les Alpes et le Mont-Blanc serait-ce digne d’un membre distingué de « l’Alpine Club ? »

On ne sera donc pas surpris d’apprendre que vingt jours après la perte en Rhône du fameux canot de papier, le baronnet et son jeune monde se trouvaient en pleine Savoie, après avoir visité Grenoble, la vallée du Graisivaudan, l’un des plus beaux et des plus riches pays qu’on puisse voir, Gap, Embrun, Briançon, la Grande-Chartreuse, Chambéry, Saint-Jean de Maurienne, Aix-les-Bains et le lac du Bourget, Annecy et son lac, ainsi que bien des curiosités locales, telles que la grotte de la Balme, les lacs souterrains de la grotte de Bauge, les cascades du Bout-du-Monde et de Coux, les