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Page:Annales du Musée Guimet, tome 18.djvu/104

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ANNALES DU MUSÉE GUIMET

Rapprochements et remarques

I. Ce récit est reproiluit dans le douzième texte du Kalpa dr. av. (fos) 93-102) où il porte le titre Kauravyajana-prabodhana « comment (le Buddha) réveilla la foule des Kauravya ». Le récit versifié du Kalpa-druma, bien plus développé que le récit en prose de l’Avadâna-Çataka, y ajoute en plus des traits nouveaux. En voici l’analyse.

Honneurs rendus au Buddha. — Son voyage dans le pays de Kauravya. — Bonnes dispositions des habitants. — Jalousie, mauvais desseins, méchants discours de Tirthikas ; leur accusation en règle Contre le Buddha, occupe trente-deux çlokas (cet épisode n’est pas dans l’Avadâna-Çataka). — La foule est ébranlée par ces discours. — Réflexions du Buddha sur ce qu’il convient de faire. Évocation de Çakra, de Viçvakarma et des autres dieux. Construction du palais en bois de sandal. Il est offert au Buddha avec toutes sortes de démonstrations respectueuses. Admiration et concours de la foule. Discours par lequel les Kauravyas s’exhortent mutuellement à vénérer le Buddlia dmit ils vantent les qualités et à rejeter le Tirthikas. Le Buddha fait disparaître le palais. Nouvel étonnement de la foule. Longue prédication du Buddha sur ce qu’il faut faire pour arriver à la puissance surnaturelle qui présente tant d’avantages, qui fait la force des Yogis, du soleil, de la lune, de Brahmâ, de Viṣṇu, de Raudra (Çiva), d’Indra, etc., et conduit à la Bodhi. (Ce discours est une adjonction par rapport à l’Avadâna-Çataka qui ne l’indique nullement). Hommages nombreux rendus au Buddha et à ses moines à la suite de ce discours. Nouveau sermon (de 24 Çlôkas), répondant à l’indication donnée dans l’Avadâna-Çataka, sur l’impermanence Anityam khalu samsâram, certes le Samsara n’a pas de durée, etc.) et finissant par une exhortation à chercher la Bodhi. Effet de ce discours. Conversions nombreuses et variées. Confusion des Tirthikas.

Question adressée au Buddha. Histoire du Buddha Brahmâ reproduisant le récit de l’Avadâna Çataka.

II. Au sujet de la « production d’une pensée du monde », nous lisons dans le Divya-avadâna (1 f° 46). « C’est une loi que dans le temps où les bienheureux Buddhas produisent une pensée mondaine, en ce même temps, les êtres animés, jusqu’aux fourmis et aux insectes, connaissent la pensée formée dans l’esprit de Bhagavat ; les Nâgas s’en aperçoivent. Par quelle raison se disent (ces êtres), Bhagavat a-t-il produit une pensée du monde[1] ?

3. Goçirṣa est traduit par Burnouf « tête de bœuf », çîrṣa signifiant « tête » et go « bœuf » ou « vache ». Mais go se prend aussi dans le sens de « terre ». et c’est précisément celui que lui donne le tibétain en « le traduisant par sa ; quant au mot çîrṣa, il le rend par mehog « excellent, supérieur ». Goçîrṣa signifierait d’après cela : « venu dans une terre excellente » ou simplement « excellent, supérieur ». Je pense donc qu’il faut le rendre par l’un de ces deux termes ou reproduire le mot sanskrit. J’ai cru que le mieux était de faire l’un et l’autre. D’après Jaeschke le mot sanskrit Goçîrṣa est transcrit par les tibétains Gor-çi-ça.

  1. V. The Divya-avadâna, by E. B. Cowell and R. A. Neil, p. 77.